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Météorites et étoiles filantes
Quand on observe le ciel, au bout d'un moment, une réflexion nous vient immanquablement à l'esprit : Jamais nous ne pourrons toucher ou ne serait-ce qu'approcher les astres ! C'est sans compter sur le fait que dans le Système Solaire se baladent des milliards de fragments de roches souvent très anciens et qui dérivent autour du Soleil depuis des temps immémoriaux: Les météorites. Parfois, elles rencontrent la Terre sur leur chemin est viennent s'y échouer. Une aubaine pour les humains qui peuvent alors contempler de près et toucher des objets tout droit venus de l'inaccessible espace !
Sur cette page vous trouverez quelques pièces issues de ma collection de pierres de l'espace !
Mais aussi des relevés d'observation d'étoiles filantes
Les chondrites
Allende
La météorite Allende tomba au Mexique le 8 février 1969. Il s'agit d'une chondrite carbonée de type CV3 à la matrice grise foncée. On y distingue de très gros chondres, de petites boules de matière qui se sont créées dans le disque protoplanétaire qui entourait le jeune Soleil. Ils font partis des premiers agglomérats de matière qui vont préfigurer la formation des planètes. La météorite d'Allende possède également de petites inclusions qui ont été datées à 4,6 milliards d'années ! Se sont les plus anciens éléments trouvés sur Terre, ils ont d'ailleurs permis de dater le Système Solaire, c'est pour cela qu'on l'appelle la "pierre de Rosette" de la planétologie.
Bechar
La météorite Bechar est une chondrite de type L5 découverte en Algérie en août 1998. Sa matrice claire est assez attrayante car elle comporte une longue veine de choc qui représente un 'instantané" de l'histoire du Système Solaire. En effet, les planètes se sont formées à partir d'un lent processus d'agglomérats de météorites et cette "veine" constitue justement une ligne de jonction entre deux fragments. Notons également qu'une analyse spectrale de l'astéroïde 433-Eros a révélé une similitude entre lui et les météorites de type L. Eros et tout les fragments météoritiques de ce genre auraient donc la même origine.
Dar Al Gani 610
La météorite Dar Al Gani 610 est une chondrite de type H4 trouvée en 1998 par des Français dans le désert du Sahara en Libye. En tout c'est près de 44 kg de météorites qui ont été collectées pour cette chute. La matrice de mon échantillon comporte de petits chondres sombres et apparaît parsemée de nombreuses inclusions métalliques.
Dofhar 20
Cette météorite Dhofar 20 est une chondrite de type H4-5 issue d'une chute trouvée dans le Sultanat d'Oman en avril 2000. La masse totale de météorites collectées pour cette chute atteint 500 kg. Mon spécimen est un fragment entier qui possède sur une partie de sa surface un belle croûte de fusion très foncée et lissée par le frottement atmosphérique à très grande vitesse.
Gao Guenie
La météorite Gao Guenie est une chondrite de type H4-5, elle fut trouvée à Gourounsi au Burkina Faso. Sa chute fut observée le 5 mars 1960 à 17h. Mon petit fragment est intéressant car il est entier. On remarque une belle croûte de fusion noirâtre et lissée par le frottement crée par la traversée de l'atmosphère terrestre. On y regardant de plus près, on remarque la croûte n'est pas très épaisse car elle laisse transparaître quelques chondres.
Oued el Hadjar
La météorite Oued el Hadjar tomba dans le sud du Maroc en 1986. Il s'agit d'une chondrite de type LL6. Elle a une histoire un peu particulière car elle arriva sur Terre lors d'une cérémonie des peuples nomades du désert. Perçue comme un mauvais présage elle fut retrouvée et brisée en morceau sur un autel. La matrice de cette pièce est assez particulière car elle est très claire. Elle comporte de nombreuses inclusions et quelques chondres grisâtres.
Techouen
La météorite Techouen est une chondrite carbonée de type CO3.4 découverte par un Français dans le désert du Sahara (Libye) en janvier 2002. Sa matrice est très sombre, elle comporte de nombreux petits chondres riches en métal et qui sont très foncés eux aussi. Du coup il vaut mieux l'examiner attentivement pour les percevoir.
Tenham
La météorite Tenham a été découverte dans le Queensland en Australie en 1879. Il s'agit d'une chondrite de type L6 dans laquelle on a trouvé des polymorphes de haute pression de l'olivine (ringwoodite) similaires à ceux que l'on trouve dans le manteau terrestre, à 500 km de profondeur, donc inaccessibles. En cela elle intéresse beaucoup les chercheurs. La matrice que je possède est assez attrayante car elle présentes de gros chondres clairs facilement visibles.
Valera
La météorite Valera tomba à Trujillo au Venezuela le 15 octobre 1972. Valera est une chondrite de type L5 qui connait une certaine célébrité car elle serait tombée dans un champ et aurait provoqué la mort d'une malheureusement vache qui se trouvait là.
Les achondrites
Millbillillie
La météorite Millbillillie est une achondrite de type Eucrite trouvée dans le comté de Waluna en Australie durant le mois d'octobre 1960. Les achondrites proviennent d'astéroïdes différenciés qui sont passés par une étape de fusion comme les planètes. Dans la lave les chondres disparaissent et les éléments les plus lourds ont migré au centre de l'astre tandis que les plus légers sont restés en surface. Millbillillie provient de la surface d'un tel corps. D'après son analyse spectrale il pourrait s'agir de fragments de la croûte du grand astéroïde 4-Vesta (580 km) qui circule dans la ceinture principale entre Mars et Jupiter. Cette croûte constituée de régolithe lithifié serait à l'origine des Eucrites mais aussi des météorites de type howardites.
Tataouine
Les météorites Tataouine sont issues d'une chute observée le 27 juin 1931 à 1h40 du matin en Tunisie. L'explosion du bolide créa une détonation qui réveilla la population et une garnison de légionnaires Français qui était basée là. Se sont eux qui le lendemain vont retrouver les premiers fragments. Les Tatahouines sont des achondrites de type diogénite provenant d'un astéroïde différencié. A l'instar de l'eucrite Millbillillie, la signature spectrale de tataouine semble l' apparenter à 4-Vesta. Le croûte de cet astéroïde contient des roches plutoniques riches en orthopyroxène à gros grains, source des diogénites.
Les Sidérites
Canyon Diablo
Les météorites Canyon Diablo sont un grand classique chez les collections car il s'agit de fragments de la grande météorite d'une cinquantaine de mètres de diamètre qui tomba il y a 50000 ans aux États-Unis et qui provoqua la création du très célèbre Meteor Crater d'Arizona. La canyon Diablo est une sidérite octaédrite de type IA. Elle est issue d'un corps différencié qui a fondu puis durci. Dans la lave les éléments se sont répartis par ordre de lourdeur, les métaux se sont retrouvés au coeur de l'astéroïde parent et les silicates et autres éléments légers à la surface. La canyon Diablo est constituée de fer et de nickel, il s'agit donc d'un fragment central d'astéroïde. Notez également la couleur noire de sa surface due à l'échauffement qu'elle a subit en traversant l'atmosphère de la Terre.
Gibeon
La météorite Gibeon est une sidérite de type IVA dont de très nombreux fragments ont été retrouvés en Namibie depuis sa découverte en 1836 par les Britanniques. Signalons que les Namaquas, peuple d'Afrique Australe utilisaient déjà depuis longtemps le métal météoritique pour fabriquer des flèches. Mon fragment possède une forme plutôt attrayante qui rappelle un peu l'Australie. Il possède une croûte de fusion noirâtre sur toute sa surface.
Campo del Cielo
La chute de Campo del Cielo regroupe de très nombreux fragments trouvés dans une multitude de petits cratères situés à la frontière des provinces du Chaco et de Santiago del Estero en Argentine par les conquistadors Espagnols vers 1576. La masse totale des météorites collectées approche les 110 tonnes ! L'un des fragments baptisé "El Chaco" pèse à lui tout seul 37 tonnes. Il s'agit de sidérites octaédrites de type IAB riche en fer et en nickel. Ce métal avait par ailleurs été largement utilisé par les indiens pour fabriquer des pointes de flèches, ce qui provoqua la curiosité des Espagnols qui entreprirent avec succès d'en retrouver la source.
Chinga
La météorite Chinga est une ataxite de type IVB trouvé dans le lit d'une rivière de la région de Tuva en Russie en 1911. Les ataxites se distinguent par leur teneur importante en nickel (La Chinga en contient près de 16%) ce qui incite les collectionneurs à les débiter en matrices et à polir leur surface. Le résultat est assez spectaculaire, la tranche de la météorite devient un véritable miroir ! La mince épaisseur de mon fragment révèle quelques portions de regmaglyptes aussi appelés traces de pouces. Ces petits creux ont été crées par les frottements violents que subit la météorite durant sa traversée de l'atmosphère terrestre.
Henbury
Les météorites Henbury sont les fragments d'un gros bolide tombé dans les Territoires du Nord en Australie il y a 5 à 10 000 ans. Sa chute à crée 13 ou 14 cratères dont le plus grand mesure 180 mètres de diamètre et 15 mètres de profondeur. Se sont des sidérites octaédrites de type IIIA. Le petit fragment que je possède est entier, il présente une surface sombre avec dans ses quelques creux un peu de poussière rouge d'Australie !
Huckitta
La météorite Huckitta est une pallasite découverte par le géologiste Herbert Basedow en 1924 dans les territoires du Nord de l'Australie, non loin d'Alice Spring. La masse principale de cette chute fut retrouvée en 1937, elle pèse 1400 kg. Huckitta est tombée dans une zone humide ce qui fait que de nombreux fragments apparaissent assez oxydés. C'est le cas du mien, mais une partie non altérée laisse entrevoir quelques cristaux d'olivine.
Imilac
La météorite Imilac fut découverte dans le désert de l'Atacama au Chili en 1822. Il s'agit d'une sidérite de type pallasite dont la structure de fer et de nickel contient de grandes inclusions de cristaux d'olivine. Les pallasites sont généralement du plus bel effet lorsqu'elles sont débitées en matrices et qu'elles sont polies car elles semblent incrustées de pierres précieuses. Quant à mon échantillon il est petit et très usé mais on observe dans ses cavités quelques reliquats cristallins.
Miles
La météorite Miles est une sidérite silicatée de type IIE trouvée dans une ferme du Queensland en Australie en 1992. La masse principale de Miles pèse près de 265 kg.
Observation d'étoiles filantes
Les étoiles filantes sont de petites poussières interplanétaires qui se consument en traversant l'atmosphère de la Terre. En brûlant elles apparaissent dans le ciel nocturne comme de petites trainées brillantes et fugaces. Chaque année, à certaines dates, notre planète traverse différentes trajectoires de comètes ou d'astéroïdes qui ont laissé sur leurs orbites des nuages de poussières. Ces rencontres donnent lieu à des pluies d'étoiles filantes plus ou moins abondantes dont les noms sont directement liés à la constellation d'où elles semblent provenir.
Les Géminides du 13 décembre 2004
Relevé de la pluie d'étoiles filantes des Géminides du 13 décembre 2004 effectué avec Richard Hamou depuis le Rove (13). Vingt neuf météores ont été observés, vous pourrez noter la coloration de certaines. On note bien la convergence des météores qui semblent dans l'ensemble provenir de la direction de la constellation des Gémeaux où se trouvait à ce moment là la planète Saturne.
Les Perséides du 12 août 1993
Voici un relevé des Perséides du 12 août 1993 réalisé depuis un balcon à Aubagne. L'angle du balcon fait que je n'avais pu observer les météores que dans la direction de l'est et malgré cette restriction la pluie d'étoiles filantes a été assez spectaculaire. Cette profusion de Perséides est probablement due au fait que la comète 109P/ Swift Tuttle (génitrice de l'essaim) est passée près du Soleil et de la Terre au mois de décembre 1992 et qu'elle a donc pu réalimenter sa trajectoire de nouvelles poussières. Le radiant des Perséides est assez facile à retrouver, mais on remarque que quelques météores semblent plutôt provenir de l'essaim des Aquarides, notamment les deux qui ont traversé la Lyre, celle sous le carré de Pégase, ou encore celle qui est passée sous Cassiopée en laissant un trainée de fumée.