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Zoom sur les reliefs du premier quartier de Lune avec la L125
La lunette TS Photoline de 125 mm était à nouveau de sortie pour revisiter les reliefs du premier quartier de Lune. Cette fois-ci je vais lui adjoindre la caméra Altaïr GPCAM3 290C et la barlow Kepler shorty 3x afin d'obtenir un maximum de résolution. Ce soir du 30 novembre 2022 la turbulence atmosphérique était relativement discrète ce qui m'a permis de révéler de fins détails, les images sont couvertes de nombreux petits craterlets et de fines rainures. Je commence la visite par le célèbre trio de cratères constitué de Cyrillus (98 km), Theophillus (100 km) et Catharina (100 km).
Le capteur de l'Altaïr 290C offre une vision panoramique qui me permet de cadrer le cratère Albufeda (63 km) à l'ouest, ce dernier est bordé par une très longue chaîne de craterlets qui s'étend sur 210 km. Juste à l'est du trio s'étend la vaste zone lisse de la mer du Nectar (Mare Nectaris). On peut y repérer le cratère Beaumont (53 km) qui a été partiellement empli de lave et présente un relief peu prononcé, mais aussi le cratère fantomatique Daguerre (46 km) dont les remparts émergent tout juste de la plaine de basalte. Parvenez-vous à le trouver ? Visionner la carte de repérage.
Le bord sud du bassin de Mare Nectaris est entrecoupé par le grand cratère Fracastorius (124km). Son enceinte est partiellement ouverte au nord sur la mer du Nectar et son arène apparaît lisse et plate car elle a autrefois été recouverte par des flots de lave. A l'ouest s'étire une grande falaise, il s'agit de Rupes Altaï. Cette zone d'escarpement forme une longue crête qui s'étire sur 427 kilomètres. Par endroit, le sommet de la falaise peut atteindre 1 kilomètre de hauteur.
En vision panoramique on peut remarquer que la zone située à l'ouest de Rupes Altaï est très cratérisée. On y repère entre autre le cratère Sacrobosco (98 km) dont le fond irrégulier comporte trois cratères plus petits mais bien marqués, il s'agit de Sacrobosco A, B et C. Visionner la carte de repérage.
Le long du terminateur, en remontant vers le nord, mon regard est attiré par deux grands cratères qui commencent à sortir de la nuit. L'arène d'Hipparchus (150 km) est déjà éclairée par les premiers rayons de lumière rasant du matin alors que du côté d'Albategnius (129 km) seuls les sommets des remparts et du piton central sont passés dans la clarté diurne. Dans le cratère Hipparchus amusez-vous à chercher les collines dessinant ce que j'ai appelé le trident de Poséidon. Notons également pour l'anecdote que c'est dans le cirque d'Hipparchus que Hergé à imaginé l'alunissage de la fusée de Tintin dans l'album "On a marché sur la Lune". Visionner la carte de repérage.
Je prolonge l'exploration un peu plus au nord, toujours le long du terminateur, et je parviens sur l'une de mes régions lunaires préférée, celle des failles d'Hyginus (204 km de long), d'Ariadaeus (300 km de long) et de Triesnecker (200 km de long). Cette région proche de l'équateur lunaire a fortement été marquée par le volcanisme dans le passé. Les nombreuses failles (appelées rimae) que l'on y trouve en témoigne. Notons que la fissure de Hyginus est entrecoupée d'un cratère qui s'avère être une caldeira volcanique et non un cratère d'impact. Le réseau de fines rainures de Triesnecker sort tout juste de l'ombre, avec l'éclairage rasant on distingue parfaitement toute la complexité de cet entremêlement de fissures. Visionner la carte de repérage.
En me décalant vers l'est j'aborde la grande zone sombre de Mare Tranquillitatis (la mer de la Tranquilité). Nous sommes maintenant dans la célébrissime région où l'astronaute Neil Armstrong a effectué le premier pas de l'homme sur la Lune ! Dans cette plaine de basalte trois petits cratères portent les noms des astronautes de la mission Apollo 11, ces craterlets permettent de mieux situer la zone d'alunissage du module Eagle.
La zone sud-ouest de la mer de la Tranquilité comporte également de nombreuses curiosités géologiques. Parmi celles-ci citons le cratère fantôme Lamont (80 km) dont la double enceinte a été en très grande partie recouverte par des flots de lave. Seuls les sommets de ses remparts affleurent encore à la surface de cette grande plaine de basalte sous la forme de petites collines bosselées. Elles indiquent qu'ici git un grand cratère enseveli. Visionner la carte de repérage.
Je continue ma progression vers le nord, direction Mare Serenitatis (La mer de la Serenité) où se distingue le beau cratère Posidonius (95 km). Le fond de ce cratère est très irrégulier, il comporte une sorte de plateau rocheux surélevé parcouru par quelques failles.
Au sud de Posidonius se trouve un cratère au fond sombre, format une large baie ouverte sur la mer de la Serenité, il s'agit du cratère Le Monnier (61 km). Ce bassin d'impact a été envahit par des flots de lave en provenance de Mare Serenitatis. C'est ici que la sonde spatiale russe Luna 21 s'est posée en janvier 1973, elle y a déposé un rover mobile baptisé Lunokhod 2 qui a parcouru pas moins de 42 km dans cette plaine de basalte plutôt lisse. Notons également la présence d'une belle faille à l'est de Posidonius, il s'agit de Rima G. Bond (167 km de long). Visionner la carte de repérage.
Je me décale encore vers le nord et mon regard est interpellé par deux cratères assez spectaculaires, voici Aristoteles (87km) et Eudoxus ( 67km). Ceux-ci présentent un relief très prononcés, d'ailleurs les remparts d'Aristoteles culminent à près de 3300 mètres d'altitude !
Nous sommes revenus à proximité du terminateur et en vision panoramique nous pouvons remarquer à l'ouest la large rainure sombre de Vallis Alpes qui commencent à sortir de l'obscurité. A l'est nous distinguons la zone sombre circulaire de Lacus Mortis (Le lac de la Mort), une formation intéressante qui va nécessité une autre image pour la mettre plus en valeur. Visionner la carte de repérage.
Je me décale donc un peu vers l'ouest pour mieux distinguer lacus Mortis (le lac de la Mort). Cette formation sombre circulaire de 159 km de large est centrée sur le cratère Burg (40 km). Elle est également parcourue par une fissure nommée Rima Burg.
En vision panoramique nous remarquons que lacus Mortis est entouré de deux beaux ensemble de cratères, Aristoteles et Eudoxus à l'ouest et Hercules (71 km) et Atlas (87 km) à l'est. Visionner la carte de repérage.
Je me rapproche maintenant du limbe nord-est de la Lune. Les cratères Hercules (71 km) et Atlas (87 km) apparaissent accompagné par le grand cratère Endymion (122 km). Ce cratère d'impact à fond plat présente des taches foncées qui sont le témoignage de l'existence d'anciennes coulées de lave dans cette zone. De telles traces sombres sont également visibles dans le cratère Atlas.
En vision panoramique je parviens à cadrer le limbe lunaire avec ce trio de cratères. Au nord-est d'Endymion nous pouvons observer une partie de Mare Humboldtianum (la mer de Humboldt). Visionner la carte de repérage.
Je termine cette visite des reliefs lunaires du premier quartier par une vision très septentrionale, nous voilà désormais sur la rive nord-est de mare Frigoris (la mer du Froid). En bas à droite sur l'image figure le cratère Gärtner (102 km) qui est largement ouvert sur la mer du Froid. Ce cratère est parcouru par une faille nommée rima Gärtner. Visionner la carte de repérage.
« Premières images solaires en H-alpha avec ma Lunt 40 mmLe Soleil du 17 décembre 2022 constellé de zones actives »
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