• Maroc 2019 : Superbes nuits étoilées aux portes du Sahara

    Après un automne plus que maussade et un début d'hiver venteux et pénible, nous voilà désormais en grand manque de beau ciel. Il n'en fallait pas plus pour nous motiver à partir dans une nouvelle épopée lointaine en quête de Voie Lactée étincelante et de voûte étoilée poudroyante. Cette fois-ci nous prenons un billet d'avion pour le sud du Maroc, une magnifique région désertique surmontée d'un quasi perpétuel ciel bleu.

     

    Le dimanche 3 février : En route pour la vallée du Draa en passant par l'Atlas

    Nous atterrissons à Marrakech le soir puis le lendemain matin nous nous engageons sur la longue route sinueuse qui traverse les montagnes de l'Atlas en direction du col du Tichka. Au début les flancs des montagnes sont arborés puis rapidement l'environnement minéral prend le dessus.

    Certains paysages rappellent quand même pas mal ceux de l'Atacama chilien car ils nous offrent de belles nuances de couleurs par endroit et puis il y a toujours ce magnifique ciel bleu qui trône inlassablement au dessus des sommets et qui donne le sourire aux astronomes.

    paysage de l'Atlas

    Une fois passé le col de Tizi n'Tichka le décor se désertifie et se pare des tons ocres qui sont caractéristiques du sud du Maroc.

    En perdant de l'altitude nous recommençons à croiser quelques villages isolés comme celui de Tamesna. Le ciel est toujours aussi bleu au dessus de nos têtes et nous croisons les doigts pour qu'il le reste jusqu'à notre destination finale.

    Nous enchainons les kilomètres et progressivement le terrain devient plus plat après avoir franchi le village de Ighrem n'Ougdal et son poste de contrôle de gendarmerie.

    La montagne cède définitivement la place au désert rocailleux de la la vallée du Draa. Après avoir franchit la ville de Ouarzazate les paysages deviennent une nouvelle fois impressionnants, les grands espaces s'étendent à perte de vue tout autour de notre route presque déserte qui prend des airs de panaméricaine !

    Entre Ouarzazate et Agdz se trouve le magnifique canyon du Tizi n Tinififft. La route grimpe jusqu'à près de 1700 mètres d'altitude et nous permet de surplomber cette large faille asséchée qui serpente dans le massif rocailleux.

    Tizi n tinififft

    L'environnement minéral de ce secteur est spectaculaire et surprenant, le travail de l'érosion a sculpté les collines en révélant les différentes strates géologiques qui les composent.

    Nous nous arrêtons à chaque belvédère faire des photos de cet endroit mémorable. En même temps cela nous permet de nous dégourdir les jambes car nous roulons depuis le matin !

    Le massif du Tizi n Tinififft offre une vue dégagée sur la vallée du Draa en direction de Agdz.

    Entre Agdz et Zagora nous longeons une grande palmeraie, çà fait du changement de retrouver de la verdure !

    En nous rapprochant de Zagora et du désert nous remarquons que le ciel est moins transparent, il y a du sable en suspension dans l'air.

    Le coucher de Soleil s'entoure de lueurs orangées qui confirment cette impression de ciel chargé de sable. Le spectacle est très beau mais nous craignons que la mauvaise transparence de l'air nuise à nos observations astronomiques à venir ...

    Après 7 heures de route nous arrivons enfin à destination : le kasbah hôtel de Saharasky. Je redécouvre ce lieu où j'avais déjà réalisé de belle observations il y a 12 ans ! Fritz le gérant allemand est toujours là, cela me fait plaisir de le revoir après tant d'années, puis nous faisons connaissance de Patrick qui gère le parc d'instruments astronomiques de l’hôtel.

    Nous tombons de fatigue à cause du trajet mais notre curiosité est la plus forte, nous montons à la terrasse découvrir les instruments que nous avons réservé pour nos observations, en particulier les deux dobsons Meade Lightbridge de 400 mm.

    Nous savourons le repas du soir et remontons nous équiper chaudement dans nos chambres car l'air de rien, dans le désert il fait froid la nuit ! J'ouvre les volets de la chambre pour surveiller l'état du ciel et je découvre depuis le balcon une spectaculaire lumière zodiacale qui dessine un grand cône diffus faisant de la concurrence à la Voie Lactée ! 

    lumière zodiacale

    Nous rejoignons la grande terrasse et nos instruments et découvrons que malgré les poussières en suspension dans l'air le ciel est très bon. Il y a aussi de la pollution lumineuse directement visible vers l'ouest, elle est générée par Zagora et Tamegroute, mais aussi vers le sud à cause du village de Tinfou. Ces lumières pourraient être rédhibitoires pour les observations du ciel profond en Europe mais dans cette région désertique du Maroc il y a très peu d'humidité et de ce fait la lumière ne se diffuse presque pas. Du coup la gène reste localisée à l'horizon.

    La preuve de la qualité d'un ciel sec et non diffusant est apportée par le Sky Quality Meter qui m'affiche une belle valeur de 21,81 ! La Voie Lactée est magnifique à l’œil nu, elle apparaît brillante et striée de régions sombres.

    Je commence mes observations au télescope avec la galaxie NGC 1792 (10,0m - 5,2'x2,6') dans la Colombe. Elle est trop basse sur l'horizon pour être détaillable depuis l'Europe, par contre ici à +30°N de latitude sa vision ne pose aucun problème. Je découvre à 180x un disque galactique diffus étiré dans le sens SE/NO, il s'étend autour d'un noyau discret. Deux étoiles faibles sont perçues en surimpression sur les extrémités de la galaxie. Avec un peu d'attention, en étudiant l'objet en vision décalée je devine également la présence d'un court bras spiral sur le bord SE.

    ngc 1792 galaxy

    NGC 1792 - Galaxie dans la Colombe
    Télescope de 406 mm à 180x (Ethos de 10 mm) - SQM 21,81

    Je file dans la constellation du Grand Chien qui apparaît bien plus haute dans le ciel que chez nous. Je vise un beau duo de galaxies en interaction constitué par NGC 2207 (11,0m - 3,9'x2,2') et IC 2163 (11,7m - 3,0'x1,2'). NGC 2207 est large, ronde et pâle, elle possède un petit noyau niché dans une courte barre. IC 2163 est plus discrète, petite, et étirée dans le sens E/O. Elle comporte un minuscule noyau tout juste perceptible.

    ngc 2207 galaxy

    NGC 2207 - IC 2163 - Galaxies dans le Grand Chien
    Télescope de 406 mm à 180x (Ethos de 10 mm) - SQM21,81

    Pendant ce temps Florian a pointé sur le second télescope la comète 123P/ West Hartley. Avec une magnitude proche de 12,5m c'est loin d'être l'une des stars du moment mais elle est malgré tout bien visible comme une petite tache diffuse circulaire entourant un tout petit noyau. La vision n'a rien de spectaculaire mais on ne refuse jamais d'ajouter une comète à son tableau de chasse !

    La comète 123/P West Hartley
    Télescope de 406 mm à 138x (Ethos de 13 mm) - SQM 22,07

    Comme j'ai emmené ma lunette Skywatcher Equinox de 80 mm je passe également du temps à observer avec elle, comme çà je libère un peu les 400 mm pour les copains. Les amas ouverts NGC 2451 (2,8m - 50,0') et NGC 2477 (5,8m - 20,0') sont parfaitement visibles à l’œil nu sous la forme de grande tache diffuse située dans la constellation de la Poupe. Dans la lunette avec un grossissement de 23x les deux amas apparaissent dans le même champ d'observation. Ces deux objets présentent des aspects radicalement différents. NGC 2451 est large et bien résolu, il est dominé par la belle étoile orangée C Puppis de 3,6m. NGC 2477 est quand à lui compact, dense et très riche ! A 23x il apparaît piqueté de nombreuses étoiles qui se détachent sur un fond diffus.

    ngc2451 and 2477 open clusters

    NGC 2451 - NGC 2477 - Amas ouverts dans la Poupe
    Lunette Skywatcher Equinox de 80 mm à 23x (Nagler de 22 mm) - SQM21,81

    David m'invite à regarder dans le Meade RCX de 355 mm, il a pointé la belle galaxie NGC 2613 (10,4m - 6,5'x1,4') localisée dans la constellation de la Boussole. Cet objet est magnifique, la spirale se présente de trois quart, son disque galactique est très étiré dans le sens ESE/ONO. Sa région centrale comporte un petit noyau entouré d'une zone lumineuse. NGC 2613 est située dans un champ stellaire riche ce qui ajoute encore une touche supplémentaire d'esthétique à cette observation.

    ngc 2613 galaxy

    NGC 2613 - Galaxie dans la Boussole
    Télescope de 355 mm à 273x (Nagler de 13 mm) - SQM21,81

    Avant d'aller dormir je réalise une dernière photo avec l'objectif fisheye Meike de 8 mm fixé sur le Sony A7s. Grace à cette vue globale de voute étoilée je parviens à révéler toute la splendeur de ce ciel où la Voie Lactée d'hiver apparaît barrée par la longue bande lumineuse du pont zodiacal qui s'étend tout au long de l’écliptique. Le pont zodiacal est une lueur engendrée par les poussières du Système Solaire qui diffusent la lumière du Soleil. Une nouvelle mesure effectuée avec le Sky Quality Meter donne une valeur de 22,07 ! Record battu, c'est la première fois que mon boitier dépasse la limite des 22.

     

     

    Le lundi 4 février : repos et balade autour de la dune de Tinfou

    Tout le monde s'est levé tard avec cette première nuit d'observation. Nous n'avons pas de projets particuliers pour cette journée car nous avons suffisamment fait de voiture la veille. Nous nous contentons de faire un petit tour autour de l'hôtel histoire de profiter du Soleil et de s’imprégner de l'ambiance désertique et paisible des lieux.

    A quelques minutes de marche nous parvenons à la dune de Tinfou, une colline de sable qui constitue un avant poste du désert du Sahara.

    dune de Tinfou

    Du haut de la dune tout est calme, un moment hors du temps seulement perturbé par les allées et venues incessantes des scarabées bousiers.

    Une nouvelle tribu est installée à Tinfou : Les touaregs marseillais !

    Cette petite balade nous a mis en jambe et finalement en fin d'après-midi nous décidons d'aller faire un tour en voiture jusqu'au col de Foum Takkat n’Ilektaout qui nous permet d'accéder au massif rocheux de Caïdat de Tagounite. Du haut de ses 850 mètres d'altitude nous bénéficions d'un magnifique point de vue sur l'immensité rocailleuse de l'oued Aramroum.

    traquet à tête blanche

    Un traquet à tête blanche

    L'oued Aramroum s'étend à perte de vue. Sur notre bute nous nous sentons presque seuls au monde, perdus au beau milieu d'un océan de rocaille digne des paysages de la planète Mars. Au loin, derrière la barrière rocheuse qui se perd dans les brumes se trouve l'Algérie !  

    oued aramroum

    Le ciel est resté bien bleu durant la journée, la transparence semble même à s'être améliorée. La nuit tombe et nous repartons pour une nouvelle exploration du ciel profond.

    J'attaque les observations dans la constellation de la Colombe avec la voisine immédiate de NGC 1792 que j'ai dessiné la veille, il s'agit de NGC 1808 (9,9m - 7,0'x4,0'). Cette spirale apparaît à 138x plutôt lumineuse, son disque galactique est nettement étiré dans le sens SE/NO et sa région centrale se révèle plut brillante que le halo diffus. En vision décalée je devine une amorce de bras spiral partant de l'extrémité NO de la galaxie.

    ngc 1808 galaxy

    NGC 1808 - Galaxie dans la Colombe
    Télescope de 406 mm à 128x (Ethos de 13 mm) - SQM 21,86

    Je passe maintenant à un objet particulièrement méconnu, La nébuleuse planétaire PRTM 1 également nommée PNG 243.8-37.1 (20"). Elle est située dans la très discrète constellation du Burin. Cet objet est petit et faible, il faut vraiment localiser sa position précisément dans le champ stellaire avec une carte pour le trouver. Il répond bien au filtre UHC ce qui permet de le discriminer des étoiles environnantes. Avec un grossissement de 300x elle se dévoile comme un petit disque nébuleux possédant une condensation centrale brillante. Voilà un bon challenge relevé avec cette NP qui est rarement observée visuellement.

    PRTM1 planetary nebula

    PRTM1 - Nébuleuse planétaire dans le Burin
    Télescope de 406 mm à 300x (Ethos de 6 mm) - SQM 21,86

    Je tourne le télescope en direction de la constellation du Grand Chien pour pointer la galaxie NGC 2217 (10,4m - 4,5'x4,2'). Cette spirale montre à 180x un noyau plutôt lumineux niché au cœur d'une barre étirée dans le sens E/O. Les extrémités de cette barre comportent chacune une petite condensation lumineuse notable. Mais la partie la plus étonnante de cette observation survient en regardant la galaxie attentivement en vision décalée. En effet, un large anneau très pâle encercle discrètement le cœur lumineux et la barre centrale. Bref, c'est vraiment un bel objet.

    ngc 2217 galaxy

    NGC 2217 - Galaxie dans le Grand Chien
    Télescope de 406 mm à 180x (Ethos de 10 mm) - SQM 21,94

    Prochaine cible : La nébuleuse planétaire PK 258-15.1 alias Longmore 3 (11,8m - 82") de la constellation de la Poupe. Située à une déclinaison de -46° cet objet est délicat à observer car il apparaît assez bas sur l'horizon. Je le distingue malgré tout dans le Dobson de 400 mm à 180x même sans filtre. Elle reste cependant sans forme précise et très pâle. Avec l'aide du filtre UHC elle me semble plutôt circulaire mais sans plus de détails.

    Longmore 3 planetary nebula

    Longmore 3 - Nébuleuse planétaire dans la Poupe
    Télescope de 406 mm à 180x (Ethos de 10 mm) - SQM 21,94

    Comme je le suspectais le ciel me semble plus transparent ce soir, le Sky Quality Meter affiche une belle mesure à 21,94, on flirte encore avec les 22.

     

    Rémi a pointé la comète C/2018 Y1 Iwamoto dans le RCX de 355 mm. Elle apparaît brillante à l'oculaire, de sa coma diffuse semblent partir trois jets donnant l'impression que la queue de la comète dessine un éventail.

    C2018 Y1 Iwamoto 

    La comète C/2018 Y1 Iwamoto
    Télescope Meade RCX de 355 mm à 273x (Nagler de 13 mm) - SQM 21,94

    Je finis la soirée avec la galaxie NGC 4027 (11,2m - 3,2'x2,4') du Corbeau. Cet objet est parfaitement visible dans le Dobson de 400 mm à 180x, il présente une allure générale assez originale car de son disque galactique diffus semble partir un seul énorme bras spiral assez facile à mettre en évidence. En vision décalée je devine l'amorce d'un autre bras qui s'étire quant à lui légèrement vers le S, mais ce dernier est beaucoup plus discret, plus petit et plus fin.

    ngc 4027 galaxy

    NGC 4027 - Galaxie dans le Corbeau
    Télescope de 406 mm à 180x (Ethos de 10 mm) - SQM 21,94

     

    Le mardi 5 février : Les gravures rupestres d'Ait Ouazik

    Une autre belle journée ensoleillée se présente à nous et nous comptons en profiter pour partir découvrir les gravures rupestres d'Aït Ouazik, un site préhistorique situé entre Tazarine et Zagora. La route est longue mais elle traverse des paysages désertiques de toute beauté.

    L'accès au site se fait par une piste cahoteuse mais parfaitement praticable avec des véhicules de tourisme. La première partie de la route traverse une zone plate couvertes d’acacias où se promènent quelques dromadaires qui nous regardent passer avec curiosité.

    Puis le chemin s'enfonce dans un magnifique canyon séparant les massifs rocheux des Jebel Tigouzaline et Jebel Bou Fsess. Au fond du canyon l'oued est parfaitement sec mais il subsiste une belle végétation, c'est un endroit qui mérite le détour.

    En sortant du canyon nous tombons sur le village d'Aït Ouazik où de nombreux enfant guettent les touristes en quête de bonbons ou de stylos. Une fois passé le village la piste grimpe vers une bute qui donne accès au site préhistorique.

    Le site et ses gravures directement exposées à l'air libre sont protégés par un gardien qui fait également office de guide. Très sympathique ils nous donnent volontiers des informations nous permettant de mieux comprendre l'origine de ces dessins sculptés dans la roche. 

    Si Aït Ouazik est aujourd'hui une zone désertique, ce n'était pas le cas au néolithique il y a 5000 ans. Ces gravures remontent à une époque où le Sahara était une zone humide couverte de prairies, on parle du Sahara vert. Des chasseurs et des pêcheurs s'étaient installés sur la bute pour guetter les passages des troupeaux d'animaux près des points d'eaux. Sur ces pierres gravées les hommes ont immortalisé des autruches, des éléphants, des antilopes, des rhinocéros qui n'existent plus dans cette région désormais devenue aride.

    D'autres gravures sont plus mystérieuses à l'image de ce drôle de cadran. Il pourrait s'agir d'un filet de pêche ou un d'un piège destiné à capturer les animaux pour certains, mais d'autres interprètes y voient un Soleil ou même un calendrier ...

    Au sommet d'une bute rocailleuse se dresse une pierre faisant penser à un petit menhir. Pour notre guide local il pourrait s'agir d'une pierre tombale marquant l'emplacement d'une sépulture, mais pour l’œil d'un astronome cela fait quand même pas mal penser à un gnomon de cadran solaire destiné à visualiser le mouvement du Soleil en observant son ombre projetée sur le sol durant la journée ou au fil des semaines.

     Le groupe réuni sur le tumulus dominé par la pierre dressée.

    Sur cette pierre sombre figure une scène de chasse montrant une lionne venant de capturer une gazelle ou une antilope. Il s'agit de la seule représentation de félin visible sur ce site.

    Sur cette dalle un magnifique Rhinocéros a été gravé. A gauche figure d'après notre guide une nasse pour capturer les poissons et au dessus un cervidé. La faune de la région était visiblement très riche ce qui justifie la présence de ces tribus de chasseurs.

    Cette incursion dans le passé à l'époque des chasseurs du Sahara vert nous a enchanté ! Mais il est temps de partir et rejoindre notre hôtel car une longue route nous attend.

    Le soir venu nous n'aurons pas l'énergie d'aller observer le ciel. Nous préférons dormir quelques heures pour récupérer et profiter de la seconde partie de nuit afin de pouvoir observer d'autres constellations.

    Je rejoins la terrasse de Saharasky vers minuit. Le ciel est très beau et la transparence à l'air bien meilleure que les nuits précédentes. En plus Fritz a obtenu du village de Tinfou qu'ils éteignent la lumière après minuit ! Donc l'horizon sud est désormais bien noir. D'ailleurs le Sky Quality Meter s'affole et m'affiche une mesure de noirceur à 22,16 !!! La brillante Voie Lactée est en train de sortir du périmètre de mesure, il n'y a pas de planètes dans le champ non plus, tout est réuni pour battre des records.

    Signe que le ciel est parfait ce soir, le pont zodiacal est facile à suivre à l’œil nu tout au long de l'écliptique, avec la Voie Lactée nous avons maintenant deux bandes lumineuses au dessus de nos têtes ! Encore mieux la lueur du gegenschein est facile à observer visuellement comme une tache diffuse elliptique nichée entre l'amas M44 du Cancer et la tête du Lion.

    Le gengenschein est visible comme une condensation lumineuse diffuse située juste à gauche du centre de l'image

    C'est dans ces conditions idéales que je me lance dans ma première observation télescopique de la soirée, je pars vers la petite nébuleuse diffuse NGC 2579 (7,5m - 3,6') de la constellation de la Poupe. A 300x ce petit objet se révèle très intéressant car sa structure apparaît complexe. Une petite condensation brillante semble entourer deux étoiles de 11,5m à 12m. Un halo diffus plus faible s'étire vers l'O et englobe une étoile de 10,25m. En vision décalée je perçois également une petite portion nébuleuse détachée vers le SE, il s'agit d'une très discrète extension gazeuse portant le nom de ESO 370-09.

    ngc 2579 nebula

    NGC 2579 - Nébuleuse dans la Poupe
    Télescope de 406 mm à 300x (Ethos de 6 mm) - SQM 22,16

    La constellation de l'Hydre commence à bien gagner de la hauteur donc je décide de pointer dans cette direction afin d'observer la discrète nébuleuse planétaire PK 238+34.1 alias Abell 33 (12,4m - 268"). Cet objet est assez large et faiblement contrasté, il faut donc veiller à ne pas trop grossir pour l'étudier. A 82x il se laisse déjà deviner sans filtre. Avec le filtre OIII il devient très bien visible sous l'aspect d'une belle bulle diffuse de forme elliptique. Je note que son bord présente un léger renforcement lumineux.

    Abell 33

    Abell 33 - Nébuleuse planétaire dans l'Hydre
    Télescope de 406 mm à 82x (Nagler de 22 mm + OIII) - SQM 22,16

     

    Le pont zodiacal surmonte la bande brillante de la Voie Lactée sous les yeux ébahis de notre fine équipe d'astronomes

     Je tourne maintenant le télescope en direction de la constellation du Corbeau pour observer la splendide galaxie des "antennes", c'est à dire NGC 4038-9 (10,3m - 3,4'x1,7'). Ces deux galaxies en interaction dessinent à 300x une figure en forme de coeur ou de palmito pour sa version gourmande.  La vision offerte à l'oculaire est vraiment magnifique, de nombreuses petites nodosités sont perceptibles notamment sur le contour de NGC 4038. mais le plus étonnant c'est que je parviens à deviner en vision décalée la présence d'une pâle extension qui s'étend vers le sud, il s'agit de l'une des "antennes", un pont de matière et d'étoiles éjecté vers l'espace intergalactique lors de la fusion de ces deux mondes !

    ngc4038-9 galaxies

    NGC 4038-9 - Galaxies dans le Corbeau
    Télescope de 406 mm à 300x (Ethos de 6 mm) - SQM 22,16

    L'heure tourne et la Voie Lactée d'hiver commence à vraiment décliner. Elle se plaque le long de l'horizon ouest tandis que la lueur du gegenschein culmine près du zénith. Elle est clairement bien visible à l’œil nu, je ne l'ai jamais aussi bien perçue qu'ici. Avec le fisheye Meike 6 mm elle ressort parfaitement ainsi que l'ensemble du pont zodiacal.

    Il commence à se faire tard et la constellation du Centaure se lève. Nous ne manquons pas de jeter un coup d’œil au splendide amas globulaire Oméga du Centaure (NGC 5139) fourmillant d'étoiles et à se brillante voisine apparente, la superbe radio galaxie NGC 5128 qui ressemble à un hamburger avec sa large bande sombre qui la scinde en deux.

    Mais l'objet qui focalise mon attention est un peu plus haut dans le ciel, je remonte de quelques degrés en direction de la queue de l'Hydre pour admirer la somptueuse spirale M83 (7,5m - 12,9'x11,5'). C'est une galaxie extraordinaire lorsqu'on l'observe depuis une latitude favorable ici comme au Maroc. Depuis l'heure elle reste basse sur l'horizon et ne dévoile pas grand chose de sa structure tandis qu'aux portes du Sahara dans le télescope de 406 mm je me délecte de la vision d'un tourbillon de spires. A 180x M83 apparait large et brillante, elle présente une région centrale lumineuse entourée d'une longue barre. Plusieurs bras spiraux s'élancent à partir de cette barre. Magnifique !

    m83 galaxy

    M83 - Galaxie dans l'Hydre
    Télescope de 406 mm à 180x (Ethos de 10 mm) - SQM 22,16

     

    Le mercredi 6 février : Repos !

    On a une journée pour nous remettre de nos émotions terrestres et célestes de la veille. Rien au programme aujourd'hui mis à part du repos pour recharger nos batteries afin d'être prêt à profiter d'une potentielle nouvelle nuit claire. En effet, il n'y a toujours pas un nuage qui se profile à l'horizon ! Que du bonheur ...

    Depuis la terrasse de Saharasky tout est paisible. Il est agréable d'y monter au coucher du Soleil pour profiter de la vue car c'est le moment de la journée où la dune de Tinfou se pare d'une belle couleur dorée.

    Ce soir un fin croissant de Lune est de retour dans les lueurs du crépuscule. Nous prenons le temps de savourer notre repas afin de lui laisser le temps d'aller se coucher et que son éclat ne gène pas nos observations du ciel profond.

    Ce soir la lumière zodiacale est toujours aussi impressionnante malgré la pollution lumineuse de Zagora qui éclaire l'horizon ouest. Elle est tellement brillante qu'il est impossible de pointer des objets du ciel profond dans sa direction.

    J'entame cette nouvelle nuit d'observation avec l'un de mes challenges du séjour, le rémanent de Wolf Rayet Sh 2-308 dans la constellation du Grand Chien. il s'agit d'un très grand complexe gazeux filamenteux facile à pointer car il se trouve juste au NO de l'étoile Omicron 1 CMa (3,82m). Dans le Lightbridge de 406 mm à 62x avec le filtre UHC je découvre un grand arc nébuleux assez pâle et qui apparaît centré sur une étoile de 6,2m. Il s'agit de EZ CMa, l'étoile génitrice de cette bulle de matière et qui est une future candidate à supernova. Le challenge est donc relevé !

    Sh2-308 nebula

    Sh2-308 - Nébuleuse dans le Grand Chien
    Télescope de 406 mm à 62x (Uwan de 28 mm + UHC) - SQM 21,91

    Je reste dans le Grand Chien pour rendre visite à un trio galactique formé de NGC 2292 (10,8m - 4,0'x3,5'), NGC 2293 (11,2m - 4,0'x3,2') et NGC 2295 (12,8m - 2,1'x0,6'). Toujours dans le T406 mm à 300x je distingue deux galaxies en interaction, il s'agit de NGC 2292 et 2293, leur deux noyaux sont visibles côte à côte dans un halo diffus. Quant à NGC 2295 elle fait un peu bande à part à près de 4' d'arc de notre duo. Cette petite galaxie est vue par la tranche, elle ressemble à un faible petit fuseau nébuleux entouré d'étoiles.

    NGC 2292-3 et NGC 2295 - Galaxies dans le Grand Chien
    Télescope de 406 mm à 300x (Ethos de 6 mm) - SQM 21,91

    De son côté Rémi a pointé une petite comète très discrète mais qui fait actuellement le "buzz" chez les astrophotographes : 60/P Tsuchinshan 2. A 180x dans le Dobson de 406 mm elle apparaît comme une petite tache diffuse assez faible, sa magnitude doit être proche de 13,5m. En vision décalée la comète laisse entrevoir une longue et fine queue qui explique qu'elle soit si appréciée par les esthètes.

    60P Tsuchinshan

    La comète 60/P Tsuchinshan 2
    Télescope de 406 mm à 180x (Ethos de 10 mm) - SQM 21,91

    J'arrête là les dessins pour ce soir car demain nous devons partir pour une longue excursion et il me faut garder quelques heures de sommeil.

     

    Le jeudi 7 février : En route pour Chegaga pour une incursion dans le Sahara !

    Voilà une journée d'excursion que l'on attendait tous avec impatience : aller fouler les dunes du désert du Sahara. Notre guide Brahim nous y conduit en 4x4 car la piste sablonneuse est impraticable pour nos véhicules de location.

    Une fois que l'on a dépassé les villages de Tagounite et M'Hamid la route goudronnée laisse la place à une piste serpentant dans un désert de pierre alterné par de larges bancs de sable qui sont autant de pièges pour les conducteurs car le risque d'enlisement est réel.

    Cette piste chaotique met à rude épreuve les véhicules, même les plus endurants. Brahim arrête notre 4x4 pour venir aider un collègue dont les freins restent dangereusement bloqués. Notre excursion prend un petit parfum de rallye Paris-Dakar !

    Après deux heures de route nous arrivons enfin à Chegaga. Une mer de dunes de sable s'étend devant nous, çà y est nous sommes bel et bien dans le Sahara ! Cet erg est le plus vaste et le plus sauvage du Maroc, il s'étend sur plus de 40 kilomètres.

    Nous grimpons tant bien que mal jusqu'au sommet de la plus grande dune qui se présente à nous afin de bénéficier d'une vue panoramique sur le désert. Arrivés sur la crête nous sommes récompensés par une vision à couper le souffle, le Sahara s'étend à perte de vue !

    Certaines dunes peuvent atteindre près de 60 mètres de hauteur.

    Vers 16h le Soleil commence à décliner et le désert commence à prendre des couleurs intéressantes et du relief grace aux ombres portées.

    Notre équipe d'astro voyageurs pose en compagnie de notre cuisinier devant l'une des premières dunes de l'erg pour l'inévitable photo souvenir : Le Sahara, on y était !

    Entre le désert de pierre et l'erg sablonneux une dépression concentre l'humidité et de petites prairies y subsistent. Les troupeaux de dromadaires des hommes bleus du Sahara apprécient cette manne.

    Nous reprenons la route à travers le grand reg pierreux. Il me vient alors à l'esprit une phrase qu'avait prononcé l'astronaute américain Edwin Aldrin à son arrivée sur le sol de la Lune, il évoquait une "magnifique désolation" ! Elle prend tout son sens ici aussi.

    Cette zone très aride abrite une petite oasis où vivent quelques nomades du désert leurs troupeaux de chèvres.

    Nous rentrons à l'hôtel au crépuscule. Après une telle journée d'escapade nous sommes harassés. Nous décidons de dormir en début de nuit et de nous lever vers 1h du matin pour profiter du ciel du matin. 

    A notre réveil, une fois de plus, il fait très beau !

    La constellation de l'Hydre est bien placée dans le ciel donc je décide d'aller visiter quelques uns de ses trésors cachés et méconnus. A commencer par la galaxie NGC 2835 (10,3m - 6,6'x4,4'). A 180x l'objet est bien visible, son disque galactique est étiré dans le sens NNE/SSO, son noyau apparaît entouré d'une barre clairement perceptible. En vision décalée cette spirale révèle quelques bribes de bras.

    ngc 2835 galaxy

    NGC 2835 - Galaxie dans l'Hydre
    Télescope de 406 mm à 180x (Ethos de 10 mm) - SQM 22,11

    Pendant ce temps Florian a pointé avec l'autre Dobson de 406 mm un de mes challenges du séjour, la petite galaxie IC 2531 (12,4m - 6,9'x0,6') de la Machine Pneumatique. A 128x je distingue un fin et long fuseau nébuleux possédant un léger renflement central. Même si IC 2531 est très pâle, le fait qu'elle soit vue par la tranche en fait tout de même un sujet d'observation esthétique. Le défis est relevé !

    IC 2531 galaxy

    IC 2531 - Galaxie dans la Machine Pneumatique
    Télescope de 406 mm à 128x (Meade UWA de 14 mm) - SQM 22,11

    Je retourne dans l'Hydre pour rendre visite à une brillante galaxie qui aurait pu appartenir au catalogue Messier, il s'agit de NGC 3621 (9,4m - 12,3'x6,8'). Je découvre à l'oculaire un bel objet large et ovalisé dans le sens SSE/NNO possédant une condensation centrale notable. A 180x une petite portion de bras spiral est devinée à l'E du noyau.

    ngc 3621 galaxy

    NGC 3621 - Galaxie dans l'Hydre
    Télescope de 406 mm à 180x (Ethos de 10 mm) - SQM 22,11

    A seulement 2 degrés de NGC 3621 se trouve la nébuleuse planétaire PK238+25.1 aussi appelée K1-22 (12,1m - 3,1'x2,9'). A 180x avec l'aide du filtre UHC j'observe une belle bulle diffuse. Ce rémanent gazeux est surnommé "le hibou du sud" car il ressemble à la célèbre M97 de la Grande Ourse. Et effectivement avec un peu d'attention je découvre dans la bulle de gaz léger assombrissement en forme de "8". K1-22 est la belle surprise du séjour astronomique.

    K1-22 planetary nebula

    PK238+25.1 (K1-22) - nébuleuse planétaire dans l'Hydre
    Télescope de 406 mm à 180x (Ethos de 10 mm + UHC) - SQM 22,11

    Le matin une vision originale s'offre à nous. La Voie Lactée est plaquée sur l'horizon et son ruban argenté dessine un 360° sur la cime des collines. Le centre galactique se lève vers l'est en compagnie des planètes Jupiter et Vénus et de la lumière zodiacale. Mais cette portion du ciel est également couverte par de l'airglow, une ionisation de l'atmosphère qui cause le rougissement du tiers gauche de l'image ci-dessous et de la zone verdâtre qui la borde vers le centre de l'image. Une sorte de mini aurore tropicale ! Le comble c'est que la partie verte de l'airglow est perceptible à l’œil nu comme une vague nuée lumineuse !

    Lumière zodiacale, pont zodiacal, gegenschein, SQM à 22,16, Voie Lactée à 360° et maintenant airglow visible à l'oeil nu, on aura tout vu durant ce séjour !

     

    Le vendredi 8 février : journée off

    Dernier jour à Tinfou et dernière nuit d'observation. Il faut déjà se préparer au départ et du coup ranger le matériel d'astronomie. Oculaires, filtres, atlas retrouvent leurs emplacements dans les sacs et valises. Ce vendredi soir nous profitons du début de soirée pour pointer quelques cibles avec les télescopes de 400 mm mais il n'y aura pas de dessins ...

     

    Le samedi 9 février :  En route pour la vallée du Dadès

    Le séjour astronomique à Saharasky est terminé, nous prenons la route de Zagora pour visiter une coopérative bio avec notre guide berbère Tarik. Je suis très heureux de retrouver Tarik, nous nous étions déjà rencontrés il y a douze ans lors de mon précédant séjour au Maroc.

    De Zagora nous empruntons la route du nord en direction de Tazarine puis de Boumalne. Les paysages désertiques sont encore un fois somptueux, un festival de formes et de couleurs surprenantes.

    En fin d'après-midi nous arrivons à l'auberge Miguirne Chez Ali dont la terrasse offre un magnifique point de vue sur le village de Tamellalt et une petite partie des gorges du Dadès.

    Nous sommes presque à la fin de notre séjour et pour fêter ce superbe voyage rien de tel que de savourer un bon couscous !

     

     

    Le dimanche 10 février : Une journée dans les gorges du Dadès

    L'auberge d'Ali est proche du canyon des doigts de singe, une curiosité géologique vraiment étonnante formée de couches sédimentaires fortement inclinées et érodées. Ali nous propose de nous accompagner à travers cette faille pour une randonnée de 3 heures.

     

    canyon des doigts de singe

    La formation géologique des doigts de singe est aussi appelée cerveau de l'Altas.

    Cette randonnée vaut vraiment le coup, en plus des reliefs fantastiques du canyon, la vue sur le village de Tamellalt et sa forêt de peupliers blancs et d'amandiers est somptueuse. En arrière plan nous découvrons même les sommets enneigés du jebel Ouagouzalt qui culmine à plus de 3600 mètres d'altitude.

    Après l'effort, le réconfort ! Une belle omelette berbère nous redonne des forces.

    L'après-midi nous visitons les gorges du Dadès en voiture. Cette vallée attire de nombreux touristes pour la beauté de ses paysages naturels mais aussi parce qu'elle abrite de nombreux ksour, se sont d'anciens villages fortifiés.

    ksar

    La route située entre Tamellalt et M'Semrir est spectaculaire, la rivière Dadès serpente entre des falaises abruptes rougeoyantes.

     

     

    Nous traversons un village où une cigogne peu farouche se laisse approcher.

    La tortue du Dadès offre une vison insolite où la montagne prend la forme d'un dôme rappelant une carapace. La rivière a contourné la tortue en creusant la roche tout autour d'elle.

    tortue Dadès

    L'un des points touristiques les plus marquants des gorges est le "Tissadrine" ou le "Serpent", un lieu où la route grimpe un dénivelé de 200 mètres en effectuant une belle enfilade de lacets.

     

    Le lundi 11 février : Retour sur Marrakech

    Il est temps de retourner sur Marrakech. Nous empruntons une nouvelle route pour rejoindre le col du Tizi n'Tichka, celle-ci nous fait passer par la vallée de l'Ounila qui abrite le célèbre Ksar Ait Ben Haddou. Cette fortification est classée Patrimoine de l'Humanité à l'Unesco depuis 1987, elle a servi de décors à de nombreux films et séries comme Lawrence d'Arabie, Prince of Persia, la Momie et même Game of Throne !

    Ait Ben Haddou

    Un peu plus loin nous croisons la kasbah de Tamdaght, une ancienne demeure du Glaoui.

    kasbah de Tamdaght

    La route qui mène à Telouet est vraiment magnifique, çà valait le coup de passer par là.

    Le village Berbère de Tamazirt présente une architecture traditionnelle en pisé rougeoyante.

     La vallée de l'Ounila est vraiment superbe, nous entamons l'ascension du versant sud de Haut Atlas.

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  • Commentaires

    1
    Alexandre49
    Lundi 18 Février 2019 à 23:38

    Salut Laurent et à toute l'équipe !

    Je suis bien content de voir que vous avez bien profité de ce magnifique voyage dans de si beaux décors.
    Dois-je regretter de n'avoir pas été avec vous ? Sûrement, d'autant plus que j'apprécie beaucoup d'entre vous comme vous le savez.

    J'ai pensé à vous qq fois où j'observais chez moi sous un ciel bien plus capricieux, mais parfois tout de même dégagé.

    Dimanche dernier sur France 5 à 13h35 j'ai regardé avec attention l'émission "Wild Trips" sur le Maroc animé par un certain Rémi, juste un aperçu des paysages que j'ai raté….

    Merci Laurent pour ton reportage très agréable à lire et à regarder.

    2
    Mardi 19 Février 2019 à 00:21

    Salut Alexandre !

    C'est sûr que le voyage t'aurait vraiment beaucoup plu, les paysages sauvages, la beauté minérale à l'état pur, les grands espaces, le sud du Maroc fait sur bien des aspects penser à l'Atacama qu'on aime tant ! Il ne manquait que le Pisco pour être dans l'ambiance ;)

    Et question ciel on s'est bien régalé aussi, dans le CROA je ne parle que des objets que j'ai dessiné mais en tout on a dû observer pas loin d'une centaine d'objets sur le séjour ! j'ai aussi fait une observation étonnante avec David, on a deviné la boucle de Barnard à l’œil nu, juste aidé d'un filtre UHC !

    Et puis il y a le spectacle céleste à l'oeil nu, une Voie Lactée d'hiver qui là bas apparaît aussi brillante que la Voie Lactée d'été chez nous, le gengenschein visible à l'oeil nu facilement (çà fait deux fois que je réalise cette observation et les deux fois c'était au Maroc !), le pont zodiacal également visible à l'oeil nu, fantastique ! Yann Pothier m'avait dit l'avoir également vu dans le Sahara et depuis je rêvais de voir çà de mes propres yeux, et bien c'est fait.

    Vraiment le Maroc c'était aussi bien que dans mon souvenir du séjour de 2007 même si entre temps la pollution lumineuse a bien gagné du terrain dans la vallée du Draa ... Heureusement le ciel ne diffuse pas ou presque, du coup elle reste cantonnée à l'horizon et n'a pas l'effet désastreux qu'elle aurait chez nous.

    Amitiés

    3
    Mercredi 20 Février 2019 à 20:32

    Salut Laurent… Merci pour ce compte rendu complet et agréable à lire… Un régal tes photos d'astro… Le SONY A7s a l'air très bon. Tu me rappelle des souvenirs, moi qui est allé aussi à Ouarzazate !

    Super.

    4
    Jeudi 21 Février 2019 à 22:47

    Salut Jean-Pierre !

    Oui le Sony A7s est formidable, avec de simples poses de 30s à 5000 iso sans monture motorisée je peux faire des clichés sympa de Voie lactée et de lumière zodiacale. Faudrait peut-être que je pense à le faire défiltrer pour faire ressortir les nébuleuses rouges.

    En tout cas c'était un super voyage, on s'est bien régalé sur tout les plans ! Je regrette seulement d'avoir rater le Canigou, du coup il faudra que je patiente jusqu'en novembre ;)

    Amitiés

    5
    Rémi
    Samedi 23 Février 2019 à 22:27

    Laurent, t'as vu que dans toutes tes photos où y'a Orion, on voit la Boucle de Barnard smile

    J'ai expliqué à Jules le pont zodiacal et le gegenschein, et après il les a repérés sur toutes les photos. Je suis sûr qu'il n'y a pas beaucoup d'enfants de 13 ans qui connaissent ça !

    Sinon, petite précision du spécialiste : les arbres du village de Tamellalt, ce sont des peupliers blancs. Et des amandiers en fleur en contrebas de la route. J'peux pas m'en empêcher...

    6
    Dimanche 24 Février 2019 à 00:14

    Salut Rémi !

    Oui, en traitant les photos j'ai remarqué qu'on devinait la boucle de Barnard. Si mon A7s avait été défiltré je crois qu'on aurait vu que çà sur les photos !

    Sinon bravo à Jules pour son oeil averti, c'est un bon padawan :)

    En ce qui concerne les arbres c'est corrigé ! merci pour la précision, j'avais bien retenu que c'était une variété blanche lors de la promenade mais je ne savais plus laquelle :)

    En tout cas c'était un beau voyage, je ne me lasse pas de regarder les photos. j'ai ajouté aujourd'hui celle du dernier jour avec la magnifique vallée de l'Ounila, quels paysages !

    A bientôt !

    7
    syncopatte
    Dimanche 24 Février 2019 à 12:17

    Salut Laurent,

    Ce récit offre une avalanche de beautés terrestre et célestes, que demander de plus?

    Un grand merci pour ce partage qui va évidemment aussi me donner des idées d'observations (pour quand je suis seul).

    Moi, des groupes comme la tribu des Touaregs Marseillais, j'en redemande!

    Patte.

    8
    Dimanche 24 Février 2019 à 12:40

    Salut Patrick !

    Je pense qu'avec mon CROA vous allez recevoir un peu plus de français désormais ;)

    Merci pour ton accueil et ta disponibilité, on s'est tous régalé durant ce séjour au Maroc, une vrai coupure avec la frénésie citadine quotidienne qui nous a fait le plus grand bien. En plus on a été gâté question météo, c'était réussi sur tout les plans ! En tout cas tu as choisi un bien beau pays pour t'installer.

    Passe bien le bonjour à Fritz, j'ai été content de le revoir, et remercie encore M bark pour sa gentillesse, son service impeccable et son sourire chaleureux !

    Amitiés

    9
    Fabrice Morat
    Vendredi 1er Mars 2019 à 21:34
    Salut Laurent,

    Quel reportage, ton aventure au Maroc avec tes compagnons ! J'y ai reconnu quelques paysages mais tu as fait beaucoup plus de choses intéressantes y compris la moisson deep sky. A l'époque, dans la vallée du Draa, c'était malheureusement des journées avec calima. Merci pour ce partage. Amicalement. Fabrice.
    10
    Pascal
    Samedi 2 Mars 2019 à 15:06

    Hello Laurent,

    Une bien belle aventure que tu fait partager avec ce CROA, la prochaine fois, j'essayerais d'en être!

    Encore bravo

    Biz 

    Pascal

    11
    Samedi 2 Mars 2019 à 15:32

    Salut !

    @ Fabrice : Je me souviens avoir lu que tu étais déjà allé dans la vallée du Draa il y a quelques années toi aussi mais que tu avais eu un ciel moins optimal.

    De mon côté, les deux fois où j'y suis allé j'ai pu bénéficier d'un ciel de qualité une majorité des nuits, j'ai juste eu quelques nuits où du sable était présent dans l'air mais ce n'était pas rédhibitoire pour les observations.

    Le SQM a flirté avec les 22 chaque nuit, c'est vraisemblablement dû au fait que le taux d'humidité est très pas et qu'il n'y a pas de diffusion. Il faut dire aussi qu'en février on se retrouve au beau milieu de la nuit avec une absence de Voie Lactée (elle longe l’horizon) et que cette fois-ci il n'y avait pas de planètes brillantes dans le champ de mesure du boitier. Donc pas de lumière naturelle pour faire baisser la valeur du SQM.

    Puis comme tu l'as aussi sous-entendu sur astrosurf nous sommes en minimum solaire et l'atmosphère génère moins de luminosité naturelle. Mais nous avons quand même eu un matin une recrudescence sévère d'airglow, à tel point que la partie verte de l'airglow était perceptible visuellement ! Comme quoi l'atmosphère peut-être ionisée même en absence d'activité solaire notable.

    @ Pascal : Oui çà a été un voyage mémorable sur tout les points, çà t'aurais plu à n'en pas douter !l'avatage du Maroc c'est que c'est facile d'accès contrairement au Chili de part le budget plus accessible et le temps réduit de vol. Je pense qu'on aura l'occasion de remettre çà surtout si Ryan Air ouvre des vols directs Marseille - Ouarzazate comme nous l'a dit Florian !

    12
    Dimanche 3 Mars 2019 à 23:16

    Hi. Amazing pictures. I'm really impressed. The one with beetle is so cool. And the sky and stars just wow. 

    Greetings from flagcounter ;)

    13
    Mardi 5 Mars 2019 à 16:56

    Thank you Aleksandra !

    yes the sky of the desert was fantastic ! It appears impressive on the photos but it was also beautiful to discover with the naked eye.

    Me too I like the photo of the beetle, it looks like it is lost in the desert!

    Best regards

    14
    etoilesdesecrins
    Mercredi 6 Mars 2019 à 21:37

    Salut Laurent !

     

    Waouh !! On est gâtés en ce moment niveau reportages, avec celui sur l'Atacama sur AS et le tien ici ! C'est immensément magnifique, ce Maroc ! Que de bons souvenirs aussi pour moi, avec une beauté du Dadès notamment qui confine au mystique ...J'ai reconnu pas mal de lieux sur tes photos. La prochaine fois tu montes au Toubkal ?

    Et en plus du contact humain, le luxe d'être sûr de pouvoir observer le soir, et en plus avec des ciels d'anthologie ! Mais tu as dû ramener le soleil car tu as vu que l'on avait eu en février une bonne quinzaine sans un nuage aussi.

    Je voulais te demander si c'est pas indiscret, il me semblait que Patrick de SkySahara dont tu parles pouvait être syncopatte de WA, mais d'après les réponses à ton reportage je comprends que oui. C'est rassurant de le savoir en forme car plus d'interventions de sa part sur WA.

    Dis donc tu as vu l'anneau de 2217 !! Bravo même si le ciel et la latitude aident bien. Vers Lyon j'ai balayé toutes ces zones en février au 300  et les galaxies du Grand Chien restent vraiment très discrètes. Heureusement qu'on peut se rattraper sur les magnifiques amas de la Poupe et de la Licorne ! Sh2-308 ne doit finalement pas être si extrême que cela que je l'ai perçu aussi au 300.

    Allez, bon ciel et n'hésite pas à nous régaler de photos de voyage !

     

    etoilesdesecrins

     

    15
    Vendredi 8 Mars 2019 à 18:19

    Salut étoiledesécrins !

    Merci pour ton message !

    Oui c'était un très beau voyage, réussi sur tout les plans, l'ambiance, les paysages et l'astro ! Les copains découvraient le sud du Maroc pour la première fois et je crois qu'ils n'ont pas été déçus. En plus on vient de découvrir que Ryan Air va ouvrir des vols directs Marseille-Ouarzazate, je crois que c'est un signe du destin pour y retourner !! Avec cette connection on aura plus que 3 heures de route jusqu'à Saharasky contre 7h à partir de Marrakech.

    Sinon Patrick de Saharasky est bien syncopatte. Il est pas mal occupé car il se charge des animations pour les touristes de l'hôtel (essentiellement étranger) qui veulent découvrir le ciel, et comme il fait beau tout le temps il passe ses nuits à montrer les étoiles et le jour à récupérer :)

    En ce qui concerne le ciel profond, c'est vrai que je suis content d'avoir pu voir l'anneau de NGC 2217. Il ne sautait pas aux yeux, au début je n'ai vu que la région centrale de la galaxie, mais en vision décalée le diamètre du T406 et la qualité du ciel ont parlé, j'ai fini par le distinguer très clairement.

    Quant à Sh2-308 c'est un objet surprenant, et je suis d'accord avec toi, c'est faiblard mais pas si difficile que çà à observer. Tout les copains l'ont vu aussi.

    Amitiés

     

    16
    capricorne 47
    Mardi 12 Mars 2019 à 13:10

    Bonjour Laurent,

    Il m'aura fallu 3 lectures pour enfin pouvoir attraper la "file"de vos amis blogeurssarcastic

    J'ai été à la fois Admirative,Curieuse et quelque peu jalouse de ce merveilleux voyage astro/rando/découverte,aux portes du Sahara,

    que,cher Laurent,vous nous avez offert ,en partage ,en compagnie de vos touaregs marseillais!!

    Merci une fois de plus,cela me donne à réfléchir, que peut-être ,il serait presque facile pour moi ,d'aller y faire un tour....vu mon âge!!

    moins harassant que le Chili,ou la Namibie où un petit groupe de mon club se sont inscrits pour un voyage en 2020.

    Astrobises à vous Laurent,et à vos accompagnateurs.

     

    Chantal.

     

    17
    Jeudi 14 Mars 2019 à 20:10

    Bonsoir Chantal !

    C'est vrai que le Maroc offre l'opportunité de profiter d'un très beau ciel sans avoir à partir de l'autre côté de la planète. A+30° de latitude on peut également faire un peu de ciel austral avec l'amas globulaire Omega du Centaure ou la radio galaxie NGC 5128 par exemple. Le budget aussi est beaucoup plus accessible que le Chili ou la Namibie. C'est une destination qui présente bien des avantages ! En tout cas il est tentant de s'y rendre de temps en temps l'hiver quand ici en France on enchaine de longs mois de nuages et qu'on est privé d'étoiles ...

    Cela dit si on veut pouvoir vraiment découvrir l'intégralité du ciel austral, les nuages de Magellan ou la nébuleuse de la Carène, il faudra faire l'effort d'un déplacement dans l'hémisphère sud. C'est loin, le voyage est fatiguant mais la récompense est au bout !

    Amitiés,

    Laurent

    18
    Jeudi 16 Mai 2019 à 12:58

    Simply magical, love the photos and also the observations of nebuleuse planetaires!

    19
    Vendredi 17 Mai 2019 à 21:00

    thank you Sakib!


    The desert sky was fantastic. With the low latitude I take advantage to observe some southern planetary nebulae. The nice surprise was PK238 + 25.1 (K1-22), the southern owl looked like M97 but less bright.

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