Deux belles nuits étoilées dans le Verdon pour la fin de l'été

La période de la nouvelle Lune de septembre est là et pour en profiter pleinement je suis parti observer sous le ciel noir du Verdon avec mon Celestron CPC de 235 mm. Depuis Marseille cela représente près de 2h30 de route mais comme les prévisions météo pour le week-end sont plutôt bonnes, je me suis dit que çà valait le coup de faire le déplacement.

De son côté, Gilles a installé son gros dobson de 600 mm.

Les instruments sont prêts, il n'y a plus qu'à attendre la nuit. Les voiles nuageux qui striait le ciel durant l'après-midi se dispersent petit à petit, dévoilant de large pans de ciel bleu. J'espère que nous aurons une belle nuit car à la dernière nouvelle Lune le ciel était souvent couvert, voir orageux et les observations du ciel profond ont été maigres.

La nuit est enfin là, la chance est avec nous, le ciel s'est bien dégagé et bien étoilé. 

Je commence les observations visuelles par une visite de la belle nébuleuse planétaire NGC 7662 (8,3m - 37"), aussi connue sous le surnom de "blue snowball". Cet objet est très brillant et très contrasté, avec lui on peut se permettre de grossir sans trop de difficultés. A 328x la bulle de gaz dévoile une forme légèrement ovalisée et un teinte gris-bleuté esthétique. mais surtout elle montre de la structure, avec une sorte d'anneau interne irrégulier, un peu en forme de lettre grecque omega. Quelques renforcements lumineux sont également perçus dans l'enveloppe externe. C'est vraiment un très bel objet, gratifiant pour mon "petit" diamètre de 235 mm.

NGC 7662 - Nébuleuse planétaire dans Andromède
Télescope Celestron CPC de 235 mm à 328x (Morpheus 6,5 mm)
Majastres (04)

Le Seestar S50 est mis en route pour une longue soirée d'imagerie. Je commence par l'amas globulaire M72 (9,2m - 6,6') de la constellation du Verseau. Ce groupement dense de vieilles étoiles est localisé à 55 450 années-lumière de nous. Il est classé dans le type IX de Harlow Shapley ce qui signifie qu'il possède une condensation centrale notable mais peu marquée. Sa masse est estimée à 168 000 fois celle du Soleil.

M72 -  Amas globulaire dans le Verseau
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 41x10s
Majastres (04)

L'amas globulaire lumineux n'a pas nécessité beaucoup de temps de pose, du coup j'enchaîne rapidement avec une nouvelle cible. Je complète mon "book" des objets Messier avec la célèbre nébuleuse planétaire M27 (7,4m - 6,7') de la constellation du Petit Renard. Je l'avais déjà photographié avec le vespera 1 mais je ne lui avait pas encore tiré le portrait avec le Seestar, c'est désormais chose faîte. En très peu de temps de pose, cette nébuleuse planétaire située à 1250 années-lumière montre déjà de beaux détails. Je suis obligé de surveiller l'écran car la partie centrale de la bulle de gaz sature vite en luminosité alors que les extensions latérales plus faibles commencent à bien se dessiner. Le rémanent gazeux de M27 est assez étendu pour un objet de ce type, sa taille réelle est évaluée à 2,4 années-lumière, voir 5 années-lumière si l'on tient compte du faible halo périphérique. La nébuleuse se serait formées il y a 12 à 25 000 ans.

M27 -  Nébuleuse planétaire dans le Petit Renard
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 20x10s + filtre dual band
Majastres (04)

Du côté de l'observation visuelle avec le Celestron 9, je profite du go to pour débusquer la minuscule nébuleuse planétaire NGC 6790 (10,5m - 10") perdue dans la Voie Lactée du côté de l'Aigle. Bien que lumineuse, j'ai besoin de faire du "blinking" en faisant des va et vient avec avec filtre UHC intercalé entre l'oeil et l'oculaire pour la distinguer  parmi les étoiles du champ de vision. Une fois repérée, je pousse le grossissement à 587x pour la détailler. NGC 6790 se dévoile alors sa structure à double coquille, sous la forme d'un tout petit disque diffus et brillant entouré d'un halo plus pâle.  

NGC 6790 - Nébuleuse planétaire dans l'Aigle
Télescope Celestron CPC de 235 mm à 587x (Lacerta 4 mm)
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Quant au Seestar, il part dans la constellation de Pégase, histoire d'immortaliser la discrète nébuleuse planétaire NGC 7094 (13,4m - 99"x96"). Sa distance est mal connue, elle est estimée à 5200 années-lumière, ce qui donne un diamètre réel du rémanent de 1,2 années-lumière. Notons que l'étoile centrale de 13,68m est bien visible au cœur de la bulle de gaz, elle est de type O(H).

NGC 7094 -  Nébuleuse planétaire dans le Pegase
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 185x10s + filtre dual band
Majastres (04)

Gilles a pointé avec son dobson de 600 mm la discrète comète C/2024 E1 Wierchos. Pour le moment elle est vraiment faiblarde, même dans le grand télescope nous avons du mal à la distinguer. Sa magnitude actuelle est évaluée à 13,5m mais elle semble très peu contrastée, on ne la distingue que comme une petite tache diffuse. Cette comète reste à surveiller car elle devrait normalement devenir visible à l’œil nu au mois de janvier 2026,  une période où elle devrait atteindre 5m. Elle sera malheureusement mal placée pour les observateurs de l'hémisphère nord car elle transitera dans la constellation du Microscope, sous le Capricorne.

C/2024 E1 Wierchos - Comète dans Hercule
Télescope Arp83 de 600 mm à 99x (SWA 20 mm)
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Le Seestar S50 continue à travailler, je le lance sur la belle nébuleuse planétaire NGC 246 (8,5m - 240"x210") dans la constellation de la Baleine. Située à 1600 années-lumière, cette bulle de gaz s'étend sur près de 2 années-lumière et aurait été émise il y a 15 000 ans. Notons également que son étoile centrale de 11,7m est une binaire, elle possède un compagnon de 14m à 3,8" d'arc. 

NGC 246 -  Nébuleuse planétaire dans la Baleine
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 78x10s + filtre dual band
Majastres (04)

Je passe maintenant à mon challenge du week-end, il s'agit de la minuscule et faiblarde nébuleuse planétaire NGC 6881 (13,9m - 16"), qui est perdue parmi les myriades d'étoiles de la Voie Lactée au niveau de la constellation du Cygne, non loin de la célèbre nébuleuse du croissant (NGC 6888). Alors celle-là, elle m'a donné du fil à retordre. Même avec le go to hyper précis de la monture CPC, il faut parvenir à la trouver parmi les légions de petits points lumineux du secteur, autant chercher un grain de sable sur une plage. Du coup, je suis obligé de consulter les cartes précises de Sky Safari et de cheminer à partir des étoiles les plus brillantes du champ de vision. Et même avec les cartes, je ne remarque rien de probant. Cela m'oblige à sortir le filtre UHC et faire du "blinking" en l'intercalant entre l'oeil et l'oculaire. Grace à cette technique je finis par la discriminer, mais pour correctement l'étudier je suis obligé de grossir.

NGC 6881 - Nébuleuse planétaire dans le Cygne
Télescope Celestron CPC de 235 mm à 587x (Lacerta 4 mm)
Majastres (04)

Le Seestar S50 est orienté en direction des Poissons pour imager la galaxie M74 (9,1m - 10,5'x9,5'). il s'agit d'une spirale de type SA(s)c dont la distance est estimée à 24,5 millions d'années-lumière. Son disque galactique vu de face s'étend sur 85 300 années-lumière, il abrite un trou noir supermassif en son cœur dont la masse équivaut à 5 millions de fois celle du Soleil.

M74 -  Galaxie dans les Poissons
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 190x10s
Majastres (04)

Je fais un tour dans la constellation du Triangle pour dessiner la belle spirale NGC 925 (9,9m - 10,5'x5,9') que j'avais déjà esquissée il y a de nombreuses années avec mon ancien dobson de 381 mm. Dans le télescope de 235 mm à 117x, cette galaxie est bien visible. Sans trop grossir elle se montre déjà large et détaillée. En effet, je perçois aux extrémités de son disque galactique des départs de spires. Le bras visible sur le bord SE commence à montrer un début d'enroulement. Le départ de bras du NO est quant à lui plus discret. Au cœur de la galaxie le noyau apparaît peu contrasté et étiré dans le sens d'allongement de la grande barre de la galaxie.

NGC 925 - Galaxie dans le Bélier
Télescope Celestron CPC de 235 mm à 117x (Houdini 20 mm)
Majastres (04)

Je pointe le Seestar S50 vers la même cible, histoire de comparer les détails perçus à l'oculaire avec la vision photographique. NGC 925 est une galaxie spirale située à 25,5 millions d'années-lumière. Il s'agit d'une spirale barrée de type SAB(s)d dont le disque galactique s'étend sur 96 500 années-lumière. Elle présente une faible brillance de surface (galaxie LSB) ce qui explique son faible contraste à l'oculaire.

NGC 925 -  Galaxie dans le triangle
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 68x10s
Majastres (04)

Je reste dans la constellation du Triangle pour rendre visite à la galaxie NGC 784 (11,5m - 6,6'x1,6'). Celle-ci se révèle large et pâle, elle ressemble à un long fuseau nébuleux peu contrasté et étiré dans le sens NE/SO. Son noyau est discret mais visible, quelques étoiles sont perçues (en apparence) aux abords de son disque galactique, mais à part çà la galaxie ne montre pas d'autres détails probant.

NGC 784 - Galaxie dans le Bélier
Télescope Celestron CPC de 235 mm à 117x (Houdini 20 mm)
Majastres (04)

Là aussi j'ai doublé l'observation visuelle d'une image réalisée avec le Seestar S50. NGC 784 est une spirale barrée naine de type SBdm. Sa largeur apparente dans le ciel vient essentiellement de sa relative proximité car elle ne se situe qu'à 13,6 millions d'année-lumière. Son disque galactique est largement plus petit que celui de notre Voie Lactée, il ne mesure que 27 300 années-lumière de diamètre. NGC 784 fait partie d'un petit groupement galactique qui englobe également NGC 672 et IC1727.

NGC 784 -  Galaxie dans le triangle
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 71x10s
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Les copains sont aller se coucher mais avec Gilles nous luttons contre la fatigue pour attendre que la prometteuse comète C/2025 A6 Lemmon se lève. Il est 3h30 quand je parviens enfin à la photographier juste au dessus des montagnes du Verdon après son lever vers 3h30. La comète montre une belle coma verte et brillante (proche de 8m) sur l'image du Seestar S50. Une queue de plusieurs degrés est déjà perceptible, ainsi que des jets qui partent de la coma et entourent la queue principale.

C/2025 A6 Lemmon -  Comète dans le Lynx
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 47x10s
Majastres (04)

J'ai également effectué une observation visuelle et un dessin de la comète avec le Celestron 9 (235 mm). A 117x elle montre un noyau brillant et une grande coma elle aussi bien lumineuse. En vision décalée je parviens à distinguer le départ de la queue et deux extensions qui s’échappent des bords de la coma et entourent la queue. 

C/2025 A6 Lemmon - Comète dans le Lynx
Télescope Celestron CPC de 235 mm à 117x (Houdini 20 mm)
Majastres (04)

La mission comète est accomplie, après cette belle soirée d'observation il est grand temps d'aller se coucher.

Le samedi

Le réveil est tardif, nous avons besoin de récupérer des forces après avoir veiller jusqu'à 4h du matin pour observer la comète Lemmon. Dehors le ciel est bien bleu, nous espérons que le beau temps va se maintenir jusqu'à demain. Je décide de sortir le Seestar S50 et le filtre K&F Concept ND100000 pour photographier les taches solaires du jour. 

Nous nous attelons en cuisine pour préparer le repas de midi et un bon barbecue, comme nous en avons l'habitude.

La journée est agréable, la température est douce, nous pouvons profiter du repas en extérieur.

L'après-midi j'improvise une petite marche digestive pour profiter des beaux paysages de ce coin sauvage du Verdon.

La nuit s'annonce une nouvelle fois dégagée, nous débâchons les instruments pour qu'ils se mettent en température avant la tombée de la nuit.

Alors que le ciel s'assombrit, un rayon anticrépusculaire s'élance au dessus de l'horizon ouest. Il s'agit de l'ombre portée d'un obstacle glissé devant la lumière solaire, une montagne ou plus vraisemblablement un nuage. 

La nuit est là, la Voie Lactée étend son long ruban lumineux à travers le ciel. Bien que le ciel soit dégagé, il nous semble assez laiteux, la transparence n'est pas optimale ce soir. En photo, la voute étoilée apparaît assez verdâtre, cet airglow démontre que l'atmosphère terrestre est excitée par la forte activité solaire. ON sait maintenant pourquoi le ciel n'est pas très noir ...

NGC 6742 (13,4m - 33") également cataloguée sous la référence Abell 50. Dans le télescope de 235 mm à 235x, elle se révèle comme une bulle gazeuse circulaire qui au premier abord paraît homogène. Avec un peu d'attention en vision décalée elle me paraît légèrement annulaire, avec un renforcement sur son côté sud. Et un Abell de plus dans la collection et ce n'était pas franchement le plus compliqué du catalogue !

NGC 6742 (Abell 50) - Nébuleuse planétaire dans le Dragon
Télescope Celestron CPC de 235 mm à 235x (Ethos 10 mm) + UHC
Majastres (04)

Je poursuis ma thématique des petites nébuleuses planétaires en pointant NGC 6879 (12,5m - 9"), un objet minuscule perdu parmi les étoiles de la constellation de la Flèche. Celle-là, elle nécessite un très fort grossissement pour montrer de la structure. J'envoie le paquet avec l'oculaire Lacerta 4 mm, à 587x je la découvre comme une minuscule bulle diffuse brillante et contrastée, qui me paraît entourée d'un mince halo plus faible. 

NGC 6879 - Nébuleuse planétaire dans la Flèche
Télescope Celestron CPC de 235 mm à 587x (Lacerta 4 mm)
Majastres (04)

Le Seestar S50 part maintenant en plein cœur de la constellation du ciel pour réaliser une image en dual band de la belle nébuleuse du croissant, alias NGC 6888 (10,0m - 18'x13'). Cette nébuleuse, située à près de 5000 années-lumière, est en fait un rémanent gazeux émis par les vents stellaires violents de l'étoile WR136, un astre très massif de type Wolf-Rayet. La formation du rémanent aurait commencé il y a 250 000 à 400 000 ans.

NGC 6888 -  Rémanent de Wolf Rayet dans le Cygne
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 127x10s - filtre dual band
Majastres (04)

J'enchaîne les images au Seestar S50 et cette fois-ci je pars pour une pose longue en direction de la nébuleuse par réflexion NGC 1333 (10,9m - 6'x3') de la constellation de Persée. Cette nébuleuse poussiéreuse est située à 770 années-lumière, il s'agit d'un haut lieu de formation d'étoiles qui fait partie du grand nuage moléculaire de Persée. La nébuleuse renferme près de 150 étoiles jeunes, âgées d'un millions d'années, mais elle abrite également une vingtaine d'objets stellaires en cours de formation de type Herbig-Haro, qui apparaissent comme des petites taches rouges sur la photo.  

NGC 1333 -  Nébuleuse par réflexion dans Persée
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 162x10s
Majastres (04)

Le Seestar S50 s'en sort pas mal malgré ce ciel un peu blanc. Par contre au niveau des observations visuelles je sens bien que çà manque un peu de contraste ce soir. Du coup, je ne m'attarde pas trop à l'oculaire et je prends le temps de réaliser quelques images de la Voie Lactée avec l'A7s.

Je retourne vers mon C9 et reprend un peu le dessin. Vu la piètre noirceur du ciel, je choisis de viser une cible brillante et facile. Je jette mon dévolu sur la galaxie NGC 524 (10,2m - 2,8'x2,8') des Poissons. Cette dernière est bien visible à x, elle se dévoile comme une belle boule diffuse avec un centre plus brillant. Elle montre l'aspect typique des elliptique de type E1.

Le dessin arrive !

Comme hier, je décide de doubler l'observation visuelle avec une image au Seestar.  Donc voici une photo de NGC 524, située à une distance de 101 millions d'années-lumière. Elle montre à l'oculaire du C9 l'aspect typique d'une elliptique de type E1, mais il s'agit en réalité d'une lenticulaire de type SA0^+(rs). NGC 524 est aussi une galaxie au noyau actif de type Seyfert 2, elle abriterait un trou noir supermassif de plus de 60 millions de masses solaires. Notons également la présence de deux belles galaxies vues par la tranche dans le champ photographié. Au nord se trouve NGC 522 (13,2m - 2,8'x0,5') et au sud NGC 532 (13,1m - 3,1'x1,0'). Ces deux là il faudra que je les dessine avec le Taurus 508 mm.

NGC 524 -  Galaxie dans les Poissons
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 66x10s
Majastres (04)

Se sera mon dernier dessin de la soirée. Comme la stabilité de l'atmosphère semble se calmer par moment, j'installe la caméra planétaire sur le CPC925 pour réaliser des images de la planète Saturne, car la planète aux anneaux est à l'opposition aujourd'hui ! Pour l'immortaliser, j'ai utilisé pour la première fois ma nouvelle caméra noir et blanc GPCAM3 462M, qui est réputée pour être très sensible dans l'infrarouge. Les détails sont nombreux dans atmosphère de la géante gazeuse, mais ce qui attire mon attention c'est la présence d'une petite blanche dans la région tempérée sud, une grande formation nuageuse d'altitude, probablement une tempête. Nous pouvons également noter que les anneaux se sont un peu refermés depuis le 3 septembre, ils apparaissent également plus brillants, comme toujours au moment de l'opposition.

Saturne - Celestron CPC de 235 mm et caméra Altaïr GPCAM3 462M + barlow Kepler shorty 2x + filtre IR pro planet 642 BP

Une autre image un peu plus profonde en infrarouge, avec le filtre Antlia à 685 nm. La bande équatoriale nord (NEBs) apparaît perturbée, bordée de petits ponts sombres s'élançant vers l'équateur. La tache blanche de la zone tempérées sud est encore visible dans cette longueur d'onde.

Saturne - Celestron CPC de 235 mm et caméra Altaïr GPCAM3 462M + barlow Kepler shorty 2x + filtre Antlia IR 685 nm

Le Seestar, lui, est parti vers une dernière cible, la galaxie IC 1613 (9,9m - 16,2'x14,5') de la constellation de la Baleine. Il s'agit d'une galaxie naine irrégulière à faible brillance de surface faisant partie du groupe Local, elle n'est située qu'à 2,38 millions d'années-lumière.

IC 1613 -  Galaxie dans la Baleine
ZWO Seestar 50/250 mm - live stacking de 141x10s
Majastres (04)

Et pour terminer la soirée en beauté, je ne résiste pas à faire une première image d'Uranus pour cette apparition 2025, même si elle est encore un peu basse sur l'horizon. Avec la caméra couleur 290C, elle montre son petit globe turquoise. D'ordinaire dans le visible la planète géante ne présente pas de détails, mais cette fois-ci il semble que son hémisphère nord (à droite), celui qui est exposé au Soleil, révèle une légère surbrillance.

Uranus - Celestron CPC de 235 mm et caméra Altaïr GPCAM3 290C + barlow Kepler shorty apo 2x

Avec la caméra noir et blanc 462M, mais sans filtre et en binning 2x2. Je surexpose le disque planétaire d'Uranus mais je parviens à faire ressortir ses satellites naturel. Ce soir nous pouvons en compter cinq !

Uranus - Celestron CPC de 235 mm et caméra Altaïr GPCAM3 462M (binning 2x2) + barlow Kepler shorty apo 2x

Le petit satellite Miranda, proche d'Uranus et faible en luminosité (16,2m), se révèle pour la première fois sur l'une de mes images planétaires, sous la forme d'une condensation dans l'anneau de diffusion. Les autres lunes d'Uranus sont plus faciles à distinguer, Titania (13,9m) et Obéron (14,1m) sont les plus distantes, Umbriel (14,9m) et Ariel (14,1m) sont un peu plus proches de la géante.