-
Namibie 2023 partie 3 : Astronomie et safaris dans le Kalahari
Voilà le troisième et dernier compte rendu de notre voyage en Namibie. Nous sommes désormais pleinement entrés dans la période du séjour qui est consacrée aux observations astronomiques au Kiripotib Guest Farm dans le désert du Kalahari. Malgré les courtes nuits de sommeil nous ne résistons pas à faire quelques Safaris en journée pour découvrir les richesses de la faune de cette célèbre région d'Afrique australe.
Mardi 11 juillet
Ce matin nous partons pour notre dernière grande excursion à la journée. Nous prenons la direction du lac artificiel de Hardap à deux heures de route de notre lodge. Ce lac est bordé d'une réserve où l'on peut réaliser un "game drive" en autonomie. Le lac de Hardap est alimenté par la Fish River. Avec un superficie de 25 km² il s'agit de la plus grande retenue d'eau de Namibie. La formation de ce lac a été rendue possible par la création d'un barrage de 862 mètres de long érigé en 1962.
Son eau opaque est chargée des boues ocres du Kalahari.
Depuis le parking du restaurant panoramique de Hardap nous découvrons de petits animaux qui se reposent sur les rochers ensoleillés, ils ressemblent beaucoup à nos marmottes des alpages. Il s'agit de damans des rochers (procavia damensis).
Le daman des rochers vit dans les savanes tropicales, les zones semi-désertiques et les massifs montagneux, dans les environnements rocheux et riches en herbes.
En longeant le bord de la route mon regard est attiré par une sorte d'aloé géant, il s'agit d'un arbre à carquois que l'on appelle aussi kokerboom. Cette espèce endémique du désert de Namibie est capable de retenir l'eau grace à son tronc fibreux, ces arbres sont donc bien adaptés au climat aride du Kalahari.
Après avoir bu un café au restaurant, nous nous mettons en quête de l'entrée de la réserve animalière de Hardap. Étrangement personne n'est capable de nous dire où elle se trouve et après pas mal de recherche nous découvrons qu'elle est localisée de l'autre côté du lac et qu'il faut ressortir du parc ... Sur le trajet j'immortalise un arbre rempli de nids de tisserins, des oiseaux proches des moineaux. Leurs nids en forme de boules sont tissés avec des herbes, des morceaux de feuilles, des branchettes, l'entrée est située vers le bas.
Nous finissons par trouver le bon embranchement, celui-ci nous conduit sur une piste qui serpente à travers un paysage de savanes montagneuses de toute beauté. Dans cette réserve nous pouvons effectuer le safari en autonomie avec notre van, à nous de bien ouvrir l'oeil pour trouver les animaux !
Les premiers temps nous n'observons pas grand chose, nous tombons sur un panneau qui nous indique "bird paradise". On se dit qu'au bord du lac la faune devrait être intéressante. En se rapprochant du littoral nous traversons des broussailles hautes quand d'un coup nous surprenons trois phacochères qui détalent à toute vitesse devant nous. Bien qu'impressionnants, ces animaux semblent peu téméraires ! En regardant la photo attentivement il semblerait qu'ils s'agissent d'une mère avec deux juvéniles.
Nous trouvons au sol pas mal d'empreintes qui prouvent que de nombreux animaux viennent ici pour s'abreuver. Par contre à cette heure de la journée l'endroit n'est pas très fréquenté, avec le zoom de l'appareil photo je distingue quelques autruches et quelques springbok dans le lointain, mais ces observations à grandes distances ne sont pas très intéressantes. Finalement le bord du lac est une immense plaine qui paraît parfaitement déserte à cette période chaude de la journée.
Ici règne une atmosphère de marécage hanté avec tout ces vieux troncs d'arbres morts aux branches griffues, on se croirait de retour dans Deadvlei !
Finalement nous décidons de reprendre la route et d'aller voir un peu plus loin si c'est mieux.
Alors que nous commençons à désespérer de pouvoir observer des animaux dans ce parc, je devine depuis le hublot de la voiture une grande silhouette verticale en forme de lettre "l" qui reste statique à côté d'un arbre. Je n'hésite pas longtemps avant de crier "giraaaafe à gauche !!". La voiture est stoppée derrière un grand talus histoire de nous faire discret et nous essayons de les approcher sans faire de bruit. Vincent a bondi tel un springbok à travers les buissons épineux et parviendra à les observer de très près. Un souvenir inoubliable !
Nous sommes en fait en présence de toute une famille de girafe, les autres étaient cachées dans la végétation dense de cette partie du parc, elles se fondaient parfaitement avec leur environnement et nous ne les avions pas remarqué.
En m'approchant tout doucement j'ai même la chance d'observer un petit girafon qui était lui aussi caché derrière les arbres. Mais ces animaux sauvages n'apprécient que très modérément notre présence et finissent par s'éloigner, du coup nous n'insistons pas et les laissons tranquille.
Nous remontons dans la voiture et quelques centaines de mètres plus loin j’aperçois un groupe d'oryx cachés dans les fourrés. Le safari semble bel et bien lancé, la faune commence à se montrer !
Le parc de Hardap est loin d'être le plus connu de Namibie et il semble assez peu fréquenté, nous avons l'impression d'être seuls au monde perdus au milieu de la nature ! Mis à part la gardienne du parc à l'entrée, nous ne croiserons personne durant toute la durée du safari. Quel bonheur d'avoir le parc pour nous seuls !
L'heure avance est nous devons entamer le chemin du retour. En roulant je remarque un énorme oiseau massif et trapu qui semble se reposer à l'ombre d'un arbre. Bien qu'impressionnant on voit bien qu'il ne s'agit pas d'une autruche. Après recherche je découvre que nous avons observer une outarde Kori (Ardeotis kori kori), l'oiseau le plus lourd à être capable de voler !
Avec le Soleil déclinant les animaux commencent à se montrer. Voici un chacal à chabraque qui court sur la colline d'en face. Bien qu'assez éloigné de nous je parviens à lui tirer le portrait.
Voilà maintenant une autruche. A l'aller sous le Soleil écrasant du début d'après-midi le parc semblait beaucoup moins vivant !
Les paysages de ce coin du parc sont vraiment magnifiques avec ces collines coiffées de promontoires de dolérites. Il s'agit de roches magmatiques denses, dures et vieilles de 180 millions d'années. Elles ont résisté à l'érosion malgré leur ancienneté. Le parc doit son nom à ces formations géologiques, "hardap" signifiant "mamelons".
Et les surprises ne sont pas terminées, alors que notre safari touche à sa fin que nous nous approchons de l'entrée du parc un varan traverse la route juste devant notre van ! Le gros reptile s’aplatit au sol et reste immobile, il semble faire le mort.
Nous descendons de voiture pour l'observer de plus près, il reste fixé au sol juste devant nous et se laisse photographier. Il s'agit à priori du varan des steppes d'Afrique orientale (varanus alibigularis). C'est le second varan le plus gros d'Afrique après le varan du Nil.
L'excursion à Hardap nous a fait rentré plus tard que prévu, l'arrivée à Kiripotib se fait de nuit. Après le repas nous nous reposons un peu, la journée à été longue. Vers 21h nous rejoignons le box du dobson pour commencer les observations.
Ce soir la Voie Lactée australe est encore une fois magnifique. La bande brillante de la Voie Lactée correspond au disque de notre propre galaxie que l'on observe par la tranche. La Voie Lactée est une grande galaxie spirale qui pourrait contenir près de 200 milliards d'étoiles. Vus depuis le système solaire les bras spiraux de notre galaxie se superposent les uns aux autres et de ce fait la structure de la Voie Lactée ressemble à un enchevêtrement complexe de régions brillantes et de nuages sombres. Toutes ces zones lumineuses et obscures sont sous le ciel noir de Namibie parfaitement visibles à l’œil nu et l'on pourrait passer des heures à les explorer sans instruments, simplement allongé dans un transat.
Je paramètre le Vespera en premier, histoire qu'il démarre sa mosaïque pendant que je dessine. Je l'oriente vers une jolie galaxie spirale située dans la constellation du Paon, NGC 6744 (8,3m - 20,1'x12,9'). Cette galaxie est située à 40 millions d'années-lumière, elle présente un grand disque galactique de plus de 170 000 années-lumière de diamètre. Il s'agit donc d'une spirale géante. Elle possède quelques petites galaxies satellites semblables aux Nuages de Magellan qui tournent autour de notre Voie Lactée.
NGC 6744 - Galaxie dans le Paon
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 335 images et 55:50 mn de pose
Kiripotib guest farm (Namibie)Je commence les observations avec le Celestron 5 en pointant dans la constellation de l'Autel qui passe haut dans le ciel ici, on la trouve juste au sud de la queue du Scorpion. Ma première cible est la nébuleuse planétaire NGC 6326 (12,2m - 19"). Ce petit objet est très contrasté, je peux pousser le grossissement pour le détailler. A 312x avec le filtre UHC je découvre son disque nébuleux ovalisé dans le sens NE/SO, celui-ci présente une bordure externe plus lumineuse qui lui confère un aspect annulaire. En vision décalée je perçois différents signaux, un coup la bulle de gaz me paraît parfaitement annulaire, un coup mon attention est attirée par une petite condensation brillante présente près du bord S qui rend l’anneau irrégulier. Cet objet semble plus complexe qu'il n'y paraît mais avec un télescope de seulement 125 mm je ne peux pas aller au delà dans les détails.
NGC 6326 - Nébuleuse planétaire dans l'Autel
Télescope Celestron de 125 mm à 312x (Lacerta 4 mm + UHC)
Kiripotib guest farm (Namibie)Je reste dans l'Autel pour rendre visite à la galaxie NGC 6300 (10,1m - 4,3'x2,8'). A 125x elle est bien visible, mais reste pâle dans l'ensemble. Elle montre un disque galactique clairement ovalisé dans le sens SE/NO et une barre centrale plus brillante. Je n'ai pas noté de condensation centrale au cœur de la barre mais à la place deux étoiles de 12,9m et 13,1m. En vision décalée je devine vaguement deux débuts de spire qui s'étirent aux extrémités de la barre, la spire O étant un peu plus évidente que l'autre.
NGC 6300 - Galaxie dans l'Autel
Télescope Celestron de 125 mm à 125x (Ethos 10 mm)
Kiripotib guest farm (Namibie)Pendant ce temps le Vespera part dans le Scorpion pour imager la nébuleuse NGC 6334 (35'x20') qui est également connue sous le surnom de la "patte de chat". Afin de détailler le mieux possible je fixe le filtre dual band à l'avant de la lunette de 50 mm, ce filtre ne laisse passer que les longueur d'onde du H-alpha et de l'oxygène III. Cette nébuleuse est située à 3700 années-lumière, il s'agit d'une région de formation d'étoiles qui renferme dans ses volutes de gaz et de poussières de nombreuses étoiles jeunes, massives et très chaudes. En réalisant le cadrage de l'image j'ai réussi à faire rentrer la nébuleuse planétaire NGC 6302 (9,6m - 1,5') dans le champ, elle apparaît comme une petite nébuleuse bipolaire étirée et très brillante dans le coin en bas à droite.
NGC 6334 - Nébuleuse dans le Scorpion
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 419 images et 1:09:50 mn de pose - filtre dual band
Kiripotib guest farm (Namibie)Je passe maintenant à la constellation de la Grue qui abrite la jolie nébuleuse planétaire IC 5148 (11,0m - 2,2'). Cet objet très intéressant se révèle déjà très bien à 57x avec le filtre UHC. A ce grossissement elle se révèle comme une belle bulle diffuse plutôt circulaire bordée au S par une étoile de 12,9m. Avec un peu d'attention je note un semblant de structure annulaire avec deux bords renforcés sur les côtés E et O.
IC 5148 - Nébuleuse planétaire dans la Grue
Télescope Celestron de 125 mm à 57x (Nagler 22 mm + UHC)
Kiripotib guest farm (Namibie)Toujours dans la même constellation, voici le quartet de la Grue constitué par les galaxies NGC 7552 (10,6m - 3,4'x2,7'), NGC 7582 (10,5m - 5,0'x2,3'), NGC 7599 (11,5m - 4,4'x1,4') et NGC 7590 (11,3m - 2,6'x1,0') . Les trois galaxies NGC 7582, NGC 7590 et NGC 7599 sont assez proches, toutes les trois sont vues de côté elles offrent une vision assez esthétique. NGC 7552 fait un peu bande à part, il faut vraiment bénéficier d'un champ très large pour observer les quatre galaxies en même temps. NGC 7552 mérite d'être étudiée plus attentivement car elle montre de la structure. En effet je perçois une longue barre lumineuse au milieu de laquelle trône un petit noyau brillant. Mais surtout en vision décalée j'entrevois des départs de bras spiraux, celui qui s'étire vers le S est plus évident, il s'élance vers une étoile de 12,2m.
NGC 7552 - NGC 7582 - NGC 7590 - NGC 7599 - groupe de galaxies dans la Grue
Télescope Celestron de 125 mm à 57x (Nagler 22 mm)
Kiripotib guest farm (Namibie)Il commence à se faire tard, j'ai un coup de barre. En essayant de reconnaître les constellations qui sont visibles vers l'est je me rend compte que le Sculpteur est levé. Cela me motive à pointer la grande et belle galaxie NGC 55 (7,8m - 31,2'x5,9'). Alors celle-là elle présente un diamètre apparent spectaculaire, elle occupe une bonne place dans l'oculaire, même à 57x. Elle ressemble à un long fuseau nébuleux étiré dans le sens ESE/ONO. Je remarque que son discret noyau apparaît clairement décentré vers le bord ONO ce qui lui confère un aspect un peu atypique. Je devine également la présence d'une condensation brillante près de son bord ESE, il s'agit vraisemblablement d'une grande association d'étoiles jeunes et chaudes (cataloguée sous la référence IC 1537). Deux petite condensations lumineuses sont aussi visibles, à l'est du noyau, elles sont presque stellaires, il s'agit de régions HII compactes.
NGC 55 - Galaxie dans le Sculpteur
Télescope Celestron de 125 mm à 57x (Nagler 22 mm)
Kiripotib guest farm (Namibie)Durant les dessins, le Vespera est lui orienté vers la belle nébuleuse planétaire NGC 7293 (7,3m - 17,6'), celle que l'on appelle aussi "Helix". Cette nébuleuse planétaire est située à 650 années-lumière, il s'agit de l'une des plus proches de nous, ce qui explique son diamètre apparent important dans le ciel. Sa bulle de gaz montre une structure annulaire, elle s'étend sur près de 6 années-lumière.
NGC 7293 - Nébuleuse planétaire dans le Verseau
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 309 images et 51:30 mn de pose - filtre dual band
Kiripotib guest farm (Namibie)Mercredi 12 juillet
Aujourd'hui nous nous accordons une bonne journée de repos afin de pouvoir profiter pleinement des observations du ciel austral la prochaine nuit.
Le vent continue de souffler en journée sur le Kalahari et malgré la présence du Soleil il ne fait pas bien chaud ! Même le chat de Kiripotib cherche la chaleur humaine.
En début d'après-midi nous profitons du "tea time" à l'astrovilla, les boissons chaudes sont les bienvenues pour se réchauffer un peu.
Ce soir c'est le dernier jour de location du dobson de 370 mm, il n'était malheureusement disponible que jusqu'au jeudi matin.
Au coucher du Soleil le vent se calme, par contre le froid devient mordant, il faut bien se couvrir !
La nuit est tombée. Le ciel est une nouvelle fois parfaitement dégagé et la lumière zodiacale resplendit en direction de l'ouest. L'éclatante planète Vénus brille de mille feu dans l'arche des piliers de la coupole surélevée de l'astrographe de 250 mm.
En tout début de nuit, je me dépêche de programmer la première image pour le Vespera car j'aimerais faire une belle image en dual band de la nébuleuse Eta Carène, c'est à dire NGC 3372 (3,0m - 120'x120'). J'ai déjà photographié cette belle nébuleuse depuis le Namib Naukluft lodge en début de séjour mais sans filtre et quand je vois la différence du rendu obtenu avec l'utilisation du dual band (Ha et OIII) je me dis que j'ai bien fait d'investir dans cet accessoire ! En réalisant le cadrage de la mosaïque de l'image je me suis arrangé pour également faire rentrer dans le champ la nébuleuse NGC 3324 (16'x14') aussi connue sous le surnom de nébuleuse Gabriela Mistral mais aussi l'amas ouvert NGC 3293 (4,7m - 5'). Ces deux objets apparaissent dans le coin de l'image en bas à droite. Ces nébuleuses et amas sont tous situées à peu près à la même distance, entre 8500 et 10 000 années-lumière.
NGC 3372 et NGC 3324 - Nébuleuses dans la Carène
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 301 images et 50:10 mn de pose - filtre dual band
Kiripotib guest farm (Namibie)Pendant ce temps je pars rendre visite à la petite nébuleuse planétaire IC4642 (12,4m - 15") de la constellation de l'Autel avec le Celestron 5. Cet objet est très petit, du coup une fois que j'ai localisé avec certitude le champ où elle se trouve j'utilise l'Ethos 10 mm pour porter le grossissement à 125x. IC 4642 est bien perceptible même si elle reste plutôt pâle dans l'ensemble. Elle présente une bulle de gaz qui au premier abord me semble uniforme et un peu ovalisée dans le sens N/S. En insistant elle me paraît un peu plus lumineuse sur son bord nord, mais c'est très léger.
IC 4642 - Nébuleuse planétaire dans l'Autel
Télescope Celestron de 125 mm à 125x (Ethos 10 mm + UHC)
Kiripotib guest farm (Namibie)J'oriente également le Vespera dans la constellation de l'Autel, direction le brillant amas globulaire NGC 6397 (5,3m - 31'). Situé à 7200 années-lumière, cet amas globulaire est l'un des plus proche de notre système solaire, aussi il est visible à l'oeil nu sous un très bon ciel comme celui de Namibie.
NGC 6397 - Amas globulaire dans l'Autel
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 92 images et 15:20 mn de pose
Kiripotib guest farm (Namibie)Je me décale vers la constellation voisine du Télescope (et oui çà existe !) pour pointer le discret amas globulaire NGC 6584 (7,9m - 6,6'). Celui-ci est bien visible dans le télescope de 125 mm, à 125x il n'est pas résolu mais montre une condensation centrale évidente bordée de quelques extensions lumineuses (probablement des chaines d'étoiles mal résolues). Je note également que le champ stellaire alentour est assez riche.
NGC 6584 - Amas globulaire dans le Télescope
Télescope Celestron de 125 mm à 125x (Ethos 10 mm)
Kiripotib guest farm (Namibie)Le Vespera prend maintenant la direction de la constellation de la Couronne Australe qui passe à cette latitude très haut dans le ciel. Dans cette zone de la voûte étoile se trouve un beau complexe de nuages de gaz et de poussières nommé NGC 6726 (9'x7') et NGC 6729 (25'x20'). Il est illuminé par deux jeunes étoiles géantes bleues située à près de 400 années-lumière. L'une d'entre elles, R Coronae Australis, est dans un état presque embryonnaire, elle continue à se contracter tout en éjectant des flots de gaz moléculaires le long de deux jets polaires. Notons également la présence de l'amas globulaire NGC 6723 (6,8m - 13') dans le champ, mais il s'agit ici d'un effet de perspective, l'amas est situé en arrière plan à 28 400 années-lumière.
NGC 6726-29 et NGC 6723 - Nébuleuse par réflexion et amas globulaire dans la Couronne australe et le Sagittaire
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 246 images et 41:00 mn de pose
Kiripotib guest farm (Namibie)Du côté du dobson de 370 mm Gilles a pointé la nébuleuse planétaire NGC 6026 (12,5m - 54"x36") de la constellation du Loup. A 219x elle apparaît comme une belle bulle gazeuse dont la forme est légèrement ovalisée dans le sens E/O. Je note également que l'étoile centrale de 13,3m est parfaitement visible. Une condensation lumineuse est visible dans le quart nord-est de la nébuleuse, elle est vraisemblablement formée par deux étoiles faibles mal résolues. Les copains me laissent un peu de temps pour réaliser un dessin de l'objet, c'est sympa !
NGC 6026 - Nébuleuse planétaire dans le Loup
Télescope Dobson de 370 mm à 219x (Ethos 8 mm)
Kiripotib guest farm (Namibie)Quant à la lunette de 50 mm du Vespera est maintenant orientée vers la queue du Scorpion, direction le secteur dit de la "fausse comète" qui réuni la nébuleuse IC 4628 (90'x60') et de nombreux amas ouverts comme Collinder 316 (3,4m - 105') et le brillant et riche NGC 6231 (2,6m - 14'). Le complexe de formation d'étoile de IC 4628 est situé à 5200 années-lumière. L'amas ouvert NGC 6231 est un très jeune regroupement d'étoiles bleues et très chaudes, il n'est âgé que de seulement 3 millions d'années.
IC 4628 et NGC 6231 - Nébuleuse et amas ouvert dans le Scorpion
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 368 images et 1:01:20 mn de pose - filtre dual band
Kiripotib guest farm (Namibie)L'heure avance et le ciel d'automne commence à occuper une bonne place dans la moitié est du ciel. Comme la constellation de la Grue est bien haute je décide d'aller visiter la galaxie NGC 7410 (10,4m - 5,2'x1,6'). Cette spirale vue de côté montre un disque galactique étiré dans le sens NE/SO au milieu duquel trône une petite région centrale lumineuse. Après une observation prolongée en vision décalée j'ai pu déceler un début de spire dans le secteur NE, celui-ci est arqué et pointe en direction d'une étoile de 12,7m qui borde la galaxie.
NGC 7410 - Galaxie dans la Grue
Télescope Celestron de 125 mm à 125x (Ethos 10 mm)
Kiripotib guest farm (Namibie)Le Vespera part désormais vers la grande galaxie NGC 55 (7,8m - 31,2'x5,9') du Sculpteur. Je l'ai dessiné la veille est ce que j'ai pu voir à l'oculaire du Celestron 5 m'a donné envie de la prendre en photographie. NGC 55 est située à 8 millions d'années-lumière, elle fait partie d'un groupe de galaxies très proche de notre amas Local appelé le groupe du Sculpteur. Il s'agit d'une petite spirale magellanique dont le disque galactique de 30 000 années-lumière de diamètre apparaît bleuté car il contient un grand nombre de jeunes étoiles.
NGC 55 - Galaxie dans le Sculpteur
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 154 images et 25:40 mn de pose
Kiripotib guest farm (Namibie)La constellation du Sculpteur regorge de belles galaxies, je me lance dans un dessin de l'une d'entre elle, il s'agit de NGC 300 (8,1m - 19,0'x12,9'). Cette spirale montre dans le Celestron 5 à 57x une large nébulosité diffuse et ovalisée dans le sens SE/NO. Cette nébulosité est peu contrastée, il ne faut pas trop grossir pour que l'observation reste confortable et optimale. le noyau de NGC 300 est perçu sous la forme d'une condensation lumineuse centrale étalée et pâle, elle est bordée à l'est d'une étoile de 11,2m. Une autre étoile 9,5m est perçue sur le bord sud-ouest du disque galactique. Mais le plus étonnant dans cette observation c'est qu'en vision décalée je parviens à deviner deux bribes de bras spiraux diffus que se détachent tout juste du fond diffus. Décidément, le Celestron 5 est transcendé par le ciel noir de Namibie !
NGC 300 - Galaxie dans le Sculpteur
Télescope Celestron de 125 mm à 57x (Nagler 22 mm)
Kiripotib guest farm (Namibie)Toujours dans le Sculpteur, voici la belle galaxie NGC 253 (7,3m - 29,0'x6,8'). Cette spirale vue de côté est située à seulement 11,5 millions d'années-lumière, elle fait partie d'un amas galactique voisin de notre amas local dans lequel on trouve également les galaxies NGC 55, NGC 300 et NGC 247. Cette galaxie très riche en poussières connaît un sursaut actif de formation d'étoiles au niveau de ses bras spiraux mais également dans sa région centrale.
NGC 253 - Galaxie dans le Sculpteur
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 151 images et 25:10 mn de pose
Kiripotib guest farm (Namibie)Pour garder un souvenir des nuits d'observation du ciel austral passées avec le dobson de 370 mm nous posons une dernière fois avec lui. Alors que les Nuages de Magellan se lèvent derrière nous le ciel se couvre d'airglow verdâtre. En cette période de maximum solaire notre étoile réchauffe la haute atmosphère terrestre ce qui augmente le taux de collisions entre les atomes d'oxygène O et les molécules de dioxygène O2 ce qui génère ces lueurs vertes.
Jeudi 13 juillet
Ce jeudi nous restons à Kiripotib, mais cette fois-ci nous avons prévu de participer à un safari dans le Kalahari proposé par le lodge. Le rendez-vous est pris à 17h avec notre guide Chicola pour partir à la découverte de la faune locale.
Et c'est parti pour notre troisième safaris du séjour. Franchement on ne s'en lasse pas, ces excursions permettent à chaque fois de découvrir de nouvelles espèces, elles apportent toujours leurs lots de surprises.
Des pistes rouges et des acacias aux cimes aplaties, il n'y a pas de doutes, nous sommes bien dans la savane africaine ! Rien que pour le paysage la balade vos le coup. Le désert du Kalahari s'étend sur près de 900 000 km² à travers la Namibie, le Botswana et l'Afrique du Sud. Dans cet environnement aride ou semi-aride la vie animale et végétale est rendue possible grace à la présence de pluies durant l'été austral en novembre et décembre. Le Kalahari se présente comme une immense plaine de savane, il y a très peu de reliefs ici.
Nous longeons encore l'une des clôtures de la propriété et nous découvrons déjà les premiers animaux, voici un groupe de femelles koudous cachées dans les talus.
Chicola connaît le coin sur le bout des doigts, alors que de nombreuses pistes s'entrecroisent et quadrillent la plaine il sait très bien quels chemins il faut emprunter pour espérer voir des animaux. Notre guide roule doucement pour ne pas effrayer la faune et il stoppe le véhicule lorsqu'il repère quelque chose d'intéressant à voir. Et voilà que nous tombons sur un petit troupeau de gnous bleus qui broutent à quelques dizaines de mètres de nous.
Les gnous sont intrigués par notre présence et ils nous surveillent attentivement tout en restant à bonne distance.
C'est au Soleil couchant que les animaux commencent généralement à sortir, ouvrons l'oeil !
Voici un impala à face noire qui broute à l'avant de la piste. Par chance il mettra beaucoup de temps avant de s'enfuir et nous pouvons suffisamment l'approcher pour lui tirer le portrait. Ici il s'agit d'un mâle parfaitement reconnaissable à ses grandes cornes.
Les rares grands arbres du secteur sont colonisés par les nids des républicains sociaux.
On continue la revue des différentes espèces d'antilopes qui prospèrent dans cette zone du Kalahari. Cette fois-ci nous découvrons un raphicère que les locaux appelle aussi steenbok. Alors celle là c'est la "chouchoute" du groupe, elle est toute petite, elle a de beaux yeux de biches et de très grandes oreilles, on dirait le Bambi de la savane !
Juste à côté de la femelle en alerte "monsieur" steenbok broute paisiblement. Le mâle est reconnaissable à ses petites cornes droites, lisses et pointues. Les steenboks se manifestent surtout au lever et au coucher du Soleil, comme beaucoup d'espèces de la savane.
Beaucoup plus grand que le steenbok, voici l'hippotrague noir ou antilope noire. Chez cette espèce les mâles et les femelles portent tous les deux des cornes cerclées recourbées vers l'arrière. La différence de genre s'effectue par la couleur du pelage, noir profond chez les mâles et marron chez les femelles. Ces antilopes caractérielles peuvent se montrer agressives si elles se sentent menacées, il faut donc les approcher avec prudence. Il n'est pas rare de les voir charger leurs prédateurs, même les lions !
Ce safari est vraiment un régal, ce soir nous croisons beaucoup d'animaux différents. Quelques zèbres des montagnes viennent compléter la liste, çà change un peu des antilopes !
Alors que le Soleil s'approche de l'horizon Chicola nous emmène jusqu'à une vigie installée au beau milieu de la nature pour faire une pause rafraichissement.
On a déjà fait une heure de route sur les pistes et franchement on n'a pas vu le temps passer. Les banquettes surélevées de notre véhicule tout terrain sont très confortables et de la haut on est idéalement placés pour voir les animaux planqués dans la végétation. Et puis il faut bien avouer qu'avec son revêtement zébré notre voiture à de la gueule ! On se croirait dans la vieille série Daktari qui passait à la télé quand j'étais tout petit.
Les apéros au Soleil couchant dans la savane sont mémorables, qu'est-ce qu'on est bien en Namibie !
C'est reparti, nous entamons la route du retour vers le lodge tout en continuant les observations. L'animal le plus impressionnant que nous ayons croisé durant ce safari crépusculaire est certainement le grand koudou mâle avec ses immenses et élégantes cornes torsadées. Il s'agit de l'une des plus grandes antilopes d'Afrique australe avec une hauteur de 1m60 au garrot et un poids pouvant atteindre 300 kg !
Les surprises continuent avec une nouvelle antilope que nous observons pour la première fois. Celle-présente une tête très allongée, des oreilles pointues et des marques blanches sur le museau et le front, il s'agit vraisemblablement d'un damalisque à front blanc que les locaux appellent aussi blesbok. Cet herbivore qui craint les chaleurs sort de préférence la matin et le soir pour se nourrir, s'il se sent menacé il est capable de réaliser des pointes de vitesse à 95 km/h lors de sa fuite !
Cette fois-ci notre safari touche malheureusement à sa fin, il est temps de rentrer. La fin du chemin du retour au lodge s'effectue dans les lueurs crépusculaires, alors que la planète Vénus a déjà fait son apparition dans le ciel.
Ce soir c'est ma dernière nuit de dessin avec le Celestron 5. Nous quittons la Namibie après demain et il va déjà falloir commencer à ranger les affaires dans la valise. De toute façon j'en ai déjà bien profité, je vais repartir d'Afrique avec une belle collection de dessins et franchement, à force d'enchainer les nuits d'observation la fatigue commence à se faire sérieusement sentir.
Pour débuter la séance d'imagerie avec le Vespera je pointe l'amas ouvert IC 2602 (1,6m - 100') de la Carène. Ce large groupe d'étoiles jeunes est aussi connu sous le surnom de "Pléiades australes", sa grande taille apparente est dûe à sa proximité car il n'est situé qu'à 503 années-lumière de notre système solaire. IC 2602 contient près d'une soixantaine de membres dont la très brillante étoile Thêta Carinae de 2,8m. Notons également la présence près du bord droit de l'image de l'amas ouvert Melotte 101 (8,0m - 14'), ce dernier est localisé en arrière plan, à 6800 années-lumière.
IC 2602 et Melotte 101 - Amas ouverts dans la Carène
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 67 images et 11:10 mn de pose
Kiripotib guest farm (Namibie)Je profite de la hauteur de la nébuleuse de la Carène en début de soirée pour tenter de la dessiner. Au Celestron 5 en visuel il y a vraiment beaucoup de travail tant elle apparaît étendue et détaillée. Même à 40x avec le filtre UHC elle occupe tout le champ de vision ... Je note la présence d'une région triangulaire plus brillante dans la partie nord de la nébuleuse, c'est celle où brille l'étoile Eta Carène. Juste à côté de cet astre je distingue l'encoche sombre du trou de serrure. Les zones sud et est de la nébuleuse comportent des étendues de gaz moins brillantes mais très ramifiées, NGC 3372 est vraiment un sujet d'observation remarquable !
NGC 3372 (Eta Carène) - Nébuleuse dans la Carène
Télescope Celestron de 125 mm à 31x (Erflé 40 mm + UHC)
Kiripotib guest farm (Namibie)J'oriente le Vespera vers un autre amas ouvert, voici NGC 6067 (5,3m - 15') de la constellation de la Règle. Cet amas est situé à 6850 années-lumière, il est assez riche est englobe près d'une centaine d'étoiles jeunes et chaudes. l'âge de l'amas est estimé à 78 millions d'années.
NGC 6067 - Amas globulaire dans l'Autel
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 132 images et 22:00 mn de pose
Kiripotib guest farm (Namibie)Même si durant ce séjour je ne dispose que d'un télescope de 125 mm pour dessiner j'ai intégré quelques challenges à ma liste d'observation, histoire de sortir des sentiers battus. Je me lance à la recherche de la nébuleuse planétaire PK 329-2.2 (11,9m - 25"x21") qui est aussi répertoriée sous le nom de Menzel 2. A 312x avec l'oculaire Lacerta 4 mm je la découvre comme un anneau assez pâle. A 125x l'observation est un peu plus confortable et l'image reste assez lumineuse pour pouvoir fixer le filtre UHC. La bulle gazeuse de Menzel 2 est parfaitement visible, elle présente une structure annulaire avec un bord E renforcé. Challenge relevé !
PK329-2.2 (Menzel 2) - Nébuleuse planétaire dans la Règle
Télescope Celestron de 125 mm à 125x (Ethos 10 mm + UHC)
Kiripotib guest farm (Namibie)A la fin de l'observation visuelle je fixe le filtre dual band sur le Vespera histoire de photographier quelques nébuleuses. Je commence par NGC 3576 (12') située dans la constellation de la Carène. Ce complexe d’hydrogène ionisé (région HII) est situé à 10 100 années-lumière, sa partie la plus brillante s'étend sur près de 100 années-lumière mais le nuage de gaz pourrait en fait être 10 fois plus grand. la nébuleuse est excitée par le rayonnement énergétique de jeunes étoiles bleues et très chaudes, celles-ci sont visibles sur les images prises en infrarouge.
NGC 3576 - Nébuleuse dans la Carène
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 341 images et 58:30 mn de pose - Filtre dual band
Kiripotib guest farm (Namibie)Maintenant que le Vespera est lancé je passe à mon second challenge visuel de la soirée : PK 322-2.1 (12,0m - 29"x23") alias Menzel 1. Cette nébuleuse planétaire est elle aussi située dans la constellation de la Règle. Une fois localisée je l'étudie en détails à 125x et 312x en passant du Lacerta 4 mm à l'Ethos 10 mm. Je note qu'elle est plus pâle que Menzel 2 mais elle aussi montre des traces d'annularité. Sauf que sa bulle gazeuse ne me semble pas bien ronde, mais un peu quadrangulaire. Cette impression est peut-être due au fait que la nébuleuse présente deux bords renforcés sur les côtés E et O. Le second challenge est également relevé !
PK322-2.1 (Menzel 1) - Nébuleuse planétaire dans la Règle
Télescope Celestron de 125 mm à 125x (Ethos 10 mm + UHC)
Kiripotib guest farm (Namibie)En Namibie le Sagittaire passe au zénith, certains objets déjà visibles en France transite très haut dans le ciel et sont vus dans de bien meilleures conditions que chez nous. C'est le cas des nébuleuses M8 (5,0m - 45'x30') et M20 (6,3m - 20'x20') qui ressortent très brillante sur cette image prise au Vespera avec le filtre dual band. M8 et M20 sont régions actives de formation d'étoiles situées à près de 4500 années-lumière de nous.
M8 et M20 - Nébuleuses dans le Sagittaire
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 341 images et 58:30 mn de pose - Filtre dual band
Kiripotib guest farm (Namibie)Vendredi 14 juillet
Et voilà, c'est le dernier jour en Namibie ... Pour ne pas sombrer dans la morosité des préparatifs du départ nous nous réunissons à l'astrovilla pour observer le Soleil avec les jumelles Miyauchi qui, par chance, sont équipées de filtres solaires.
Le Soleil est très actif en ce moment, chaque jour il montre de nombreuses taches solaires. La vision binoculaire dans les jumelles offre une très belle image, fine et contrastée, avec une agréable sensation de relief.
Durant la journée nous commençons à rassembler les affaires pour avancer les valises car demain matin nous partirons tôt et nous n'aurons pas le temps pour çà. L'ambiance est à la nostalgie ... Afin de ne pas consacrer notre temps qu'aux taches peu réjouissantes nous décidons finalement de contacter Chicola et de repartir pour un nouveau safari photo ! Notre guide local est partant pour nous emmener visiter un nouveau secteur plus arboré où l'on peut parfois observer des girafes. Voilà une nouvelle qui nous remet du baume au coeur !
C'est parti pour notre dernier safari namibien, nous savourons ces derniers instants passés sur les pistes rouges du Kalahari. Cet après-midi nous observons beaucoup moins d'animaux que la veille, mais rien que le fait de pouvoir nous retrouver une dernière fois dans la savane suffit à notre bonheur. Un springbok bondissant vient nous saluer sur le chemin, voilà notre première antilope !
Sur le bord de la route nous apercevons un petit steenbok qui dépasse tout juste des herbes hautes. Par chance il n'est pas très farouche et en rapprochant la voiture très doucement nous parvenons à l'observer d'assez près.
Bambi nous nous fait les yeux doux, ils sont trop mignons ces steenboks !
Chicola multiplie les arrêts. On le voit se redresser sur son siège et scruter attentivement l'horizon. Je crois qu'il cherche les girafes. Il renouvelle l'opération plusieurs fois et tire une mine grave. Mais où sont-elles ? Après quelques tentatives notre guide retrouve le sourire, il a repéré quelques silhouettes verticales au loin et nous conduit vers elles.
La piste passe à quelques mètres seulement des girafes et nous roulons tout doucement à côté d'elles sans provoquer leur fuite. Nous n'en croyons pas nos yeux, elles sont juste devant nous !
Le troupeau peut brouter tranquillement, l'immense mâle veille sur sa tribu, il se tient parfaitement droit face à nous tel une tour de contrôle et ne nous lâche pas des yeux !
Ce soir nous avons la chance de pouvoir prendre l'apéro tout en admirant ces magnifiques animaux. Quel cadeau pour notre dernier jour en Namibie, voilà un moment dont nous nous souviendrons longtemps. On en espérait pas autant !
Nous profitons des girafes jusqu'au coucher du Soleil, puis elles finissent pas se lasser. Nous les regardons s'éloigner et disparaitre dans l'immensité de la savane.
Il est temps pour nous aussi de reprendre la route et de rentrer au lodge.
Alors que l'astre du jour tire sa révérence et jette ses derniers rayons sur le Kalahari, son globe turbulent laisse entrevoir quelques taches solaires.
Ce soir la nuit d'observation va être courte car nous devons nous lever tôt demain matin. Le Celestron 5 et le Strock 250 mm ont rejoint les valises. Du coup nous passons le début de soirée à découvrir les merveilles du ciel austral en grand champ avec les jumelles Miyauchi de 100 mm. Le Vespera est quant à lui encore de sortie pour réaliser quelques dernières images du ciel profond. Cette petite lunette de 50/200 mm aura vraiment donné son plein potentiel sous le magnifique ciel de Namibie, je repars avec une sacrée collection de photos, sa carte mémoire interne est pleine à craquer ! Pour le baroud d'honneur je vous propose un portrait du bel amas globulaire M55 (6,3m - 19') situé à 17 600 années-lumière dans la direction de la constellation du Sagittaire.
M55 - Amas globulaire dans le Sagittaire
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 125 images et 20:50 mn de pose
Kiripotib guest farm (Namibie)Je passe ensuite au bel amas ouvert NGC 3766 (5,3m - 12') de la constellation du Centaure. Ce groupe d'étoiles est situé à 5500 années-lumière, il comporte près d'une centaine d'étoiles jeunes et bleues mais aussi deux géantes rouges qui sont bien visibles sur mon image. L'âge de l'amas est estimé à 22 millions d'années.
NGC 3766 - Amas ouvert dans le Centaure
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 85 images et 14:10 mn de pose
Kiripotib guest farm (Namibie)Et pour finir voici le grand amas ouvert M7 (3,3m - 75') situé dans le Scorpion. Cet amas très lumineux est parfaitement visible à l’œil nu sous le ciel noir du Kalahari. Ses étoiles bleues, jeunes et chaudes, se détachent en avant plan des riches champs étoilés du centre galactique de la Voie Lactée. M7 est situé à 900 années-lumière, il serait âgé de 140 millions d'années. Au dessus de M7 sur l'image, on peut noter la présence d'une petite condensation jaune, il s'agit d'un amas globulaire nommé NGC 6453 (10,1m - 21,5').
M7 - Amas ouvert dans le Scorpion
Vaonis Vespera 50/200 mm - mode mosaic - live stacking de 154 images et 25:40 mn de pose
Kiripotib guest farm (Namibie)Samedi 15 juillet
Le réveil sonne tôt ce matin. Nous sommes tristes de devoir déjà quitter la Namibie, ce séjour nous aura vraiment enchanté sur tous les plans. En tout cas nous rentrons en France l'esprit rempli de bons souvenirs et avec de belles images de paysages, d'animaux sauvages et d'étoiles australes gravées dans la tête. Mes récits ne donnent qu'un petit aperçu des richesses naturelles de cette surprenante terre africaine, il aurait fallu rester bien plus longtemps pour tenter d'en faire le tour. Nuls doutes que nous reviendrons !
Et comme nous ne sommes jamais au bout de nos surprises, voilà que sur la route qui nous conduit à l'aéroport nous rencontrons à nouveau des girafes !!
Décidément, la Namibie nous aura émerveillé jusqu'au dernier moment !
« Namibie 2023 partie 2 : De Sossusvlei au Kiripotib astrofarmL'opposition 2023 de Jupiter (1ère partie) »
Tags : Safari dans le kalahari, safari en Namibie, Kiripotib guest farm, Vaonis Vespera images, astronomie en namibie, Stargazing Namibia
-
Commentaires
Salut Christophe !
Et oui çà a été un sacré boulot de compiler toutes les images réalisées là bas et de tout raconter. C'est la première fois que je fais du dessin, de l'astrophoto en gros plan, de l'imagerie grand champ et de la photo animalière et de paysages en même temps ! Ce coup-ci j'ai pu faire une couverture totale du voyage. En ayant séparé le compte rendu en trois parties j'ai vraiment pu entrer dans les détails et faire un récit point par point, une personne extérieure pourra suivre nos aventures comme si elle avait été avec nous. Et puis dans quelques mois quand on aura la nostalgie des grands espaces et du ciel austral, on pourra visionner les images et revivre l'expédition.
Mais quelque chose me dit qu'on ne va pas attendre longtemps avant de potasser le prochain séjour ;)
3kry99Lundi 7 Août 2023 à 18:53Bonjour Laurent ! Quel plaisir de te lire… Tu nous fais vivre ce voyage exceptionnel et les mots ne sont pas galvaudés. Merci pour le partage. surtout pour ceux et celles qui n'iront probablement jamais aussi loin. Merci. JPP
Salut Jean-Pierre !
Merci beaucoup, j'ai mis du coeur à l'ouvrage pour partager du mieux possible ce voyage qui n'aura été qu'une succession d'émerveillements sur tous les plans. Maintenant il faut que je termine à mettre les dessins en ligne, c'est du boulot !
6Alexandre49Samedi 12 Août 2023 à 10:14Merci Laurent de nous avoir fait profiter de ce très beau voyage astro/safari. Je connais un peu la faune local à travers une webcam où je vais de temps en temps : https://www.skylinewebcams.com/fr/webcam/namibia/hardap-region/mariental/namibia-desert.html Autour d’un point d’eau, on y voit des oryx, des zèbres, des gazelles, des autruches,… avec le son en plus comme des oiseaux qui ont un drôle de cris ! Cela te fera une piqûre de rappel de ce beau pays. Amicalement.Salut Alexandre,
Merci pour le partage de la webcam, c'est excellent de pouvoir observer les animaux d'aussi près. Au moment où je suis allé voir il y avait des girafes juste devant la caméra, à savoir si se sont les même que nous avons vus durant notre safari, car c'est effectivement dans ce parc de Hardap que nous avons observé nos premières girafes. Le parc de hardap héberge également quelques rhinocéros, faudrait voir s'ils ne font pas une apparition à la tombée de la nuit.
Ajouter un commentaire
Alors, j'ai lu la troisième partie doucement et deux fois.
Quel boulot incroyable !
Entre les photos les dessins et l'identification des animaux qu'on a pu croiser lors de notre séjour... C'est titanesque !
J'attendais le bouquet final avec impatience...merci ;)