Le début du mois de février marque une période faste pour tenter l'observation du coucher de Soleil derrière le massif pyrénéen du Canigou depuis le littoral provençal. Je rappelle que la montagne du Canigou et la ville de Marseille se situent chacune à une extrémité du le golfe du Lion et qu'elles sont séparées par une distance de 263 kilomètres ! A cause de la rotondité de la Terre le massif du Canigou devrait être situé sous l'horizon quand on le regarde depuis la cité phocéenne, mais grace à la réfraction de l'atmosphère terrestre son image est redressée et il est possible de le distinguer au dessus de la Méditerranée. Comme à mon habitude je me rends sur mon "spot" d'observation à la Batarelle Haute pour épier le phénomène.

Après le boulot je me dépêche de rejoindre mon site d'observation sur les hauteurs de Marseille, au pied du massif de la chaîne de l’Étoile. La chance est avec moi, sur la route je n'ai droit qu'à des feux verts, du coup je parviens à temps dans les collines pour observer le coucher du Soleil. Je sors rapidement mon bridge Sony DSC-HX350 et son zoom puissant pour voir si quelque chose apparaît devant l'astre du jour. Et c'est la surprise, non seulement les pics du Canigou et du Barbet apparaissent clairement en ombre chinoise devant le Soleil, mais le reste du massif et lui aussi visible, sans l'aide du puissant éclat de notre étoile !

Ce coup-ci l'observation est intéressante. Non seulement je perçois l'ensemble du massif montagneux, mais en plus il apparaît clairement redressé grace à une réfraction haute et efficace. Lors de mes précédentes tentatives la réfraction était basse, les sommets étaient plaqués sur l'horizon et ils manquaient cruellement de relief.

Alors que le Soleil commence à disparaître derrière l'horizon, je distingue parfaitement l'ensemble du massif, du Tres vents à gauche au Canigou à droite.

Voilà la carte permettant d'identifier les différents reliefs :

Le massif du Canigou continue à être visible sur l'horizon même sans le Soleil, il est facilement observable à l’œil nu. Il n'y a pas de doutes, cette observation du 7 février 2022 est à mettre dans les très bon crus !