• Une courte nuit d'observation avant le solstice d'été

    La nouvelle Lune du mois de juin est traditionnellement peu propice aux observations du ciel profond car le crépuscule astronomique - synonyme de nuit noire - n'arrive que très tard dans le sud de la France (23h30 dans le sud de la France) et de ce fait la nuit est très courte. Compte tenu de ces paramètres, nous avons décidé de ne pas faire de grands déplacements jusque dans le Verdon ce coup-ci, nous retournons observer dans les environs de Rians dans le Var, non loin du spot traditionnel où se déroulaient nos RAGBR il y a quelques années. Un retour aux sources en quelques sortes !

    Comme nous sommes peu nombreux pour cette sortie caniculaire, nous avons choisi de nous installer sur une petite clairière qui surplombe notre ancien terrain d'observation. Ce nouveau coin est plus boisé et plus paisible que le site "historique" car il est éloigné de la route.

    Cette sortie est aussi l'occasion de retrouver quelques amis après une longue coupure sanitaire imposée par la crise du covid, quel plaisir de se revoir et de partager à nouveau de bons moments de convivialité, même si le gel hydroalcoolique reste sur la table, çà fait un bien fou !

    Si l'ambiance est au rendez-vous le ciel lui n'est pas vraiment au top. En effet, des voiles nuageux défilent au dessus de nos têtes en ne laissant que quelques fenêtres de ciel clair. Mais les bancs de nuages défilent assez rapidement et nous surveillons attentivement la situation. Assez rapidement l'horizon ouest finit par partiellement se dégager ce qui nous permet d'admirer un fin croissant de Lune. Notre satellite naturel est de retour dans le ciel du soir deux jours après avoir partiellement éclipsé notre Soleil le jeudi 10 juin.

    Puis, avec l'assombrissement crépusculaire, c'est la brillante planète Vénus qui a fait son apparition. Elle est bel et bien de retour dans le ciel du soir après une longue période d'invisibilité due à sa conjonction avec le Soleil.

    Il nous faut être particulièrement patient avant de pouvoir commencer à viser des objets du ciel profond, la nuit noire se fait longuement attendre, c'est le désagrément des soirées d'observation qui se déroulent à l'approche de l'été. En attendant nous apprécions le spectacle offert par les lueurs crépusculaires colorées entourant le beau duo formé par la Lune et Vénus.

    Vers 23h30 le ciel semble enfin noir ! Les lampes rouges virevoltent dans la nuit et çà s'active autour des télescopes !

    Malheureusement les bancs de cirrus sont toujours là. Le problème avec les voiles de nuages c'est que la mauvaise transparence de l'atmosphère nuit à la perception des détails les moins contrastés. De ce fait il vaut mieux bien choisir ses cibles, laisser tomber les objets les larges et les plus diffus pour se concentrer sur ceux qui sont compacts et lumineux. Suivant ce principe je début les observations par une galaxie elliptique de la constellation du Serpent, il s'agit de NGC 6172 (12,8m - 48"x48"). Cette galaxie est petite et discrète, il faut grossir pour vraiment observer sa structure. A 215x elle apparaît comme une petite boule diffuse comportant une région centrale compacte et contrastée.

    ngc 6172 galaxy

    NGC 6172 - Galaxie dans le Serpent
    Télescope Taurus de 508 mm à 215x (Ethos 10 mm)
    Rians la Verdière (83) - SQM 21,30

    Non loin de cette galaxie se trouve la très méconnue nébuleuse planétaire PK 13+32.1 alias Shane 1 (12,8m - 6"). A faible grossissement elle apparaît quasi-stellaire, c'est une cible idéale pour un ciel peu transparent. En grossissant 215x elle se révèle comme un petit disque bleuté très lumineux. Je pousse encore le grossissement à 581x, l'image commence à s’empâter car la stabilité de l'atmosphère n'est pas bonne non plus, il faut dire qu'avec les grosses chaleurs actuelles c'est peu étonnant. L'image est tout de même exploitable, avec un peu d'attention je note que le disque gazeux de Shane 1 est légèrement ovalisé. C'est finalement une cible intéressante pour le T508, et elle demeure plutôt accessible puisque qu'on a également pu la voir dans un dobson de 254 mm.

    Shane 1 planetary nebula

    PK13+32.1 (Shane 1) - Nébuleuse planétaire dans le Serpent
    Télescope Taurus de 508 mm à 581x (Ethos SX 3,7 mm)
    Rians la Verdière (83) - SQM 21,30

    La nuit est déjà bien avancée et les voiles nuageux continuent à défiler inlassablement au dessus de nos têtes. Je tente malgré tout quelques objets classiques, juste pour le plaisir, mais leur vision à l'oculaire n'est pas vraiment optimale. Je décide de persévérer dans ma stratégie première en continuant à visiter de petites nébuleuses planétaires compactes et brillantes. Cette fois-ci je jette mon dévolu sur NGC 6741 (11,5m - 8") de la constellation de l'Aigle. A faible grossissement elle se révèle comme un objet quasi-stellaire. Elle répond très bien au filtre OIII ce qui permet de la discriminer des étoiles environnante. A 215x son disque nébuleux commence à se révéler clairement, il me semble un peu bleuté. En poussant à 581x NGC 6741 se révèle comme une petite bulle gazeuse ovalisée dans le sens E/O. Le disque ovalisé me paraît par moment un peu anguleux, comme si il devenait quelque peu rectangulaire. En tout cas la turbulence ne facilite pas une perception très claire de ces détails structurels. Je note quand même qu'elle présente des bordures légèrement renforcées, comme si elle présentait quelques traces d'annularité.

    ngc6741 planetary nebula

    NGC 6741- Nébuleuse planétaire dans l'Aigle
    Télescope Taurus de 508 mm à 581x (Ethos SX 3,7 mm)
    Rians la Verdière (83) - SQM 21,30

    Il est déjà trois heures du matin et la nuit noire ne va pas tarder à se terminer. Je pointe vite fait la planète Jupiter pour voir ce que çà donne mais l'image reste turbulente et la géante gazeuse apparaît dans l'ensemble assez peu détaillée, tant pis.

    Voilà que je tombe de fatigue et que je commence à rêver de mon sac de couchage, la soirée d'observation touche à sa fin. Je suis quand même content d'avoir pu observer quelques objets malgré les nuages, mais j'espère surtout que la nouvelle Lune de juillet nous gâtera un peu plus et nous offrira des conditions d'observation dignes de ce nom ! 

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